le « ne » explétif
Bonjour,
Autre livre, autre formule ambiguë, dans Robert Goddard, L’Héritage Davenall : » – Que vouliez vous dire ? / – Rien qui n’étaye votre théorie » (page 258 de l’édition poche).
Il faut comprendre que ce que le personnage a à dire ne va pas étayer la théorie de l’autre personnage. De ce fait, il me semble qu’il y a une erreur, et qu’il ne peut s’agir du « ne » explétif, qu’on peut trouver par exemple dans la formulation « je partirai avant que ça n’arrive ».
On ne peut donc qu’écrire, selon moi : « Rien qui étaye votre théorie », sauf à faire un contresens.
Qu’en pensez-vous ?
Amicalement,
Karine
Comme dit maintes fois sur ce site, le mots explétifs (dont le ne ici n’est qu’un cas) ont pour caractéristique principale de faire douter le lecteur du sens à leur donner.
Autant donc les éviter, même si certains les parent de vertus stylistiques, vague héritage de la langue du XVIIe siècle.
Votre conclusion est fondée : le ne est ici superflu sauf s’il est réellement à valeur négative (« rien qui n’étaye pas votre théorie » = « je n’ai rien à dire d’autre que des choses qui confirment votre théorie ») ce que seul le contexte peut éclairer.
Puisque l’auteur ne dit pas ce que vous estimez qu’il devrait dire, vous le contestez… mais vous ne devriez pas préjuger de l’intention d’un auteur ni dire que quand il écrit ceci ou cela il faut comprendre l’inverse. Il ne vous appartient pas de valider ou d’invalider ce que dit l’auteur.
Puisque vous pensez que « il écrit ceci mais il devrait écrire cela », alors il faudrait s’adresser à lui directement.
Sinon, on peut confirmer que sa phrase est très claire, et qu’elle contient bien une négation dans la relative.
On peut se demander pourquoi vous avez titré votre question « le ne explétif » tout en sachant que ce type de phrase n’autorise pas le ne explétif.
Oui, il y a ici une négation dans la relative, et nous n’avons aucun élément autre que votre compréhension personnelle pour dire que l’auteur a dit le contraire de ce qu’il voulait dire.