Le manque de
Bonjour,
J’ai cette phrase : le manque de temps et d’argent ont constitué des obstacles insurmontables.
Je pensais accorder avec le manque et dire le manque de temps et d’argent a constitué un obstacle insurmontable. Est-ce correct ?
Oui, votre raisonnement est correct.
Seul le sujet — au singulier — détermine cet accord et ses compléments ne jouent aucun rôle.
P.-S. : si vous modifiez la structure de la phrase, vous adaptez les accords en conséquence :
— le manque de temps et le défaut d’argent ont constitué des obstacles insurmontables (deux sujets distincts) ;
— le manque de temps, le manque d’argent, a constitué un obstacle insurmontable (les deux sont considérés comme synonymes en tant que cause, apposition marquée par des virgules, assimilés à un seul sujet) ;
— le manque de temps et d’argent a constitué un obstacle insurmontable (un seul sujet, « manque »).
C’est subtil, je le reconnais…
Il me semble que le fait qu’il s’agisse de deux manques bien distincts nous oblige à écrire :
« Le manque de temps et (le manque ) d’argent ont constitué des obstacles insurmontables ».
Grammaticalement, il n’y a qu’un seul manque dans la phrase :
Le manque de temps et d’argent a constitué un obstacle insurmontable.
Le verbe s’accorde avec le manque et se met donc au singulier.
Il en est différemment dans la phrase :
Le manque de temps et le manque d’argent ont constitué des obstacles insurmontables (deux sujets).
Un troisième avis ? Justement, si ce n’est pas répété, c’est là que je flanche.
Il y a certes deux manques mais un seul sujet, donc le singulier est plus correct.
Mais il est vrai que la plupart des gens ont tendance à accorder au pluriel, à tort.
J’ai eu récemment une discussion avec un élève qui accordait ainsi :
« L’étude de cette possibilité et de sa mise en oeuvre ont donné de bons résultats. «
J’ai mis cinq minutes à le convaincre que le sujet était « l’étude » alors que possibilité et mise en oeuvre étaient les compléments du nom.
L’étude de la grammaire et de l’orthographe est indispensable…
Si vous ne voulez pas « choquer », voici une piste :
Le défaut d’argent (les contraintes budgétaires ) et les délais imposés ont été des obstacles insurmontables.
ou alors afin d’éviter le cliché « obstacles insurmontables », ne nous ont pas permis de réaliser ce projet ; vous êtes ainsi plus précise.
C’est sans doute son « de » dans « … de la mise en œuvre… » qui était superflu : il semble bizarre que l’étude d’une mise en œuvre donne des résultats… Mais sait-on jamais ?
Le « de » se répète dans une coordination, comme le « à ».
@Joelle : bien sûr, d’où la tournure problématique sémantiquement : il y a l’étude de la possibilité d’un côté, puis la mise en œuvre de l’autre. Ce n’est pas l’étude « de l’un et de l’autre ». Ce n’est pas une question grammaticale mais de sens…
Il est préférable, quand deux sujets sont juxtaposés, de mettre le verbe qu’ils commandent au pluriel.
J’écrirais donc, malgré les virgules :
Le manque de temps, le manque d’argent, ont constitué des obstacles insurmontables.
En revanche, j’écris :
Le manque de temps et d’argent a constitué un obstacle insurmontable (un seul sujet).