Le futur dans le passé
Est-il correct d’affirmer, sur base des exemples suivants, que l’imparfait peut avoir une valeur de futur proche dans le passé?
Exemple 1: Jean regarda sa montre. Le train partait à 5h. Il lui restait deux heures à attendre ».
« Partait » a ici une valeur de futur proche car le train partira.
Exemple 2 : « Je devais voir mes parents le soir même ».
« Devais voir » signifie une action proche à venir.
Le conditionnel n’est pas admis dans ces exemples, seul l’imparfait fonctionne.
Selon moi, la valeur de l’imparfait ici n’est pas descriptive, mais celle d’un futur proche.
Remerciements.
Jean regarde sa montre, le train part à 5 heures, il lui reste deux heures à attendre.
L’imparfait a des valeurs proches de celles du présent, c’est le cas ici pour partir où le présent a valeur de futur (pour regarder le présent est d’énonciation, raison pour laquelle il est rendu au PS dans un récit au passé – l’imparfait aurait pu être utilisé, non pour signifier le futur, mais pour saisir l’action dans son déroulement/de façon interne = Jean était en train de regarder sa montre, là où le passé simple la saisit de façon globale/ponctuelle/extérieure) :
Jean regarda/regardait sa montre, le train partait à 5 heures, il lui restait deux heures à attendre.
(Idem pour Je dois / devais voir mes parents le soir même.)
En effet, l’imparfait joue dans un référentiel passé un rôle analogue au présent dans un référentiel présent, mais dans les deux cas, pour exprimer un futur proche, l’adjonction d’un complément de temps est presque toujours nécessaire, lequel porte l’information réelle du futur.
Comparez :
Jean regarde sa montre. Le train part, il lui reste deux heures à attendre.
Jean regarda sa montre. Le train partait, il lui restait deux heures à attendre.
où le verbe partir ne peut pas exprimer le futur proche faute d’un complément de temps.
avec
Jean regarde sa montre. Le train part (partira) à 5 heures, il lui reste deux heures à attendre.
Jean regarda sa montre. Le train partait (partirait) à 5 heures, il lui restait deux heures à attendre.
où le présent et l’imparfait remplacent respectivement mais facultativement le futur et le conditionnel.
Oui, bien sûr les compléments (ou leur absence) sont décisifs pour l’interprétation de la valeur portée par le temps :
Le soleil se lève à l’Est = présent de vérité générale.
Le soleil se lève dans 5 minutes = présent à valeur de futur (proche).
Le soleil se lève tous les jours = présent de répétition.
Le soleil se lève = présent d’énonciation.
Etc.
Bonjour,
Vos deux exemples expriment en effet des situations de futur proche dans le passé. Dans la mesure où l’imparfait présente un caractère temporel non délimité, il peut être utilisé pour cela, mais en général il ne se suffit pas à lui-même et doit alors s’appuyer sur un complément de temps qui sert de repère. Comparez ces variations du 1er exemple (où même dans votre version, l’imparfait aurait pu sans erreur être remplacé par le conditionnel) : « Jean regarda sa montre. Le train partirait et il resterait seul à attendre. » et « Jean regarda sa montre. Le train partait et il restait seul à attendre. ». Sans l’introduction d’un complément de temps, l’usage de l’imparfait renvoie à un procès nécessairement simultané. Disons que contrairement au passé simple, l’imparfait est compatible avec l’expression d’un futur proche dans le passé (moyennant certains éléments de support) plus qu’il ne sert à l’exprimer.