Le DAO ou la DAO ?
Bonjour,
Une question me taraude depuis quelques temps maintenant. Dans mon métier, nous utilisons quotidiennement le dessin assisté par ordinateur que nous désignons toujours par son sigle DAO. Ce qui m’intrigue c’est qu’à peu près l’ensemble de ma profession l’utilise au féminin alors qu’à l’évidence, il faudrait l’utiliser au masculin. Nous parlons donc volontiers de la DAO et non pas du DAO.
D’où ma question : est-ce faux de l’utiliser au féminin ? Si oui, comment expliquer que la majorité de ma profession l’utilise au féminin (dans un milieu qui est si attaché à utiliser la bonne orthographe et la bonne grammaire) ? Cette question fait souvent débat avec certains collègues et rejoint la discussion qui a fait grand bruit il y a quelques mois maintenant losque l’Académie Française a privilégié le genre féminin pour désigner la COVID alors que la majorité de la population française l’utilisait au féminin.
Je me souviens lorsque j’étais étudiant d’un professeur de latin qui nous disait que c’est la lanque parlée qui fait évoluer l’écrit. Pourrions-nous être dans ce genre de cas de figure ?
Merci pour votre réponse et bonne journée.
Les sigles, acronymes et abréviations se réfèrent au genre des mots ainsi abrégés ou siglés.
L’Académie décide donc la COVID à cause de « disease » (maladie) qui est neutre en anglais mais féminin en français (maladie), alors que tout le monde était « parti » sur « virus » (d’où : le covid).
Le dessin est masculin donc, le DAO me semble logique ; peut-être que ceux qui font l’erreur de l’employer au féminin expriment une ellipse de « publication en DAO » et donc la DAO.
Il se peut aussi que la syllabe finale ait joué. En français la majorité des noms (courants) se terminant par [id] sont masculins. C’est vrai : une ride, une bride, mais un acide – un rapide – un solide – un fluide – un druide – un bolide – un suicide – un liquide – un glucide – un virucide – un génocide – etc.
Merci pour vos réponses (et rapides en plus) !
Même s’il est clair que le genre d’un sigle doit plutôt s’appuyer sur celui du nom principal, les exemples ne manquent pas d’inversions dues à la perte du mot d’origine et à son remplacement par un autre sens. L’exemple le plus connu est H.L.M. devenu souvent masculin car la perception de bâtiment est plus forte que celle d’habitation.
Dans Covid, le sens erroné de virus a pris le pas sur celui de maladie et imposé le masculin. Cela traduit surtout la méconnaissance du phénomène puisque Covid-19 est bien une maladie (ou une affection pathologique) dont seule la cause en est un coronavirus (notons aussi que l’Académie dit encore une fois une ânerie car on ne peut se revendiquer du genre d’un mot dans une langue étrangère).
Dans le cas précis de DAO, je m’avancerais à dire que le genre a été imposé par l’antériorité bien établie de PAO (Publication assistée) qui a déteint sur DAO sans plus d’examen…
Au total, il n’y a pas lieu d’en faire une affaire d’État et il faut employer le genre consacré par l’usage…