L’association qui s’est vu décerner le prix.
Dans votre phrase, on ne sait pas si l’association a reçu un prix ou si elle a attribué un prix. Des formulations plus claires vous épargneraient cette équivoque.
Si vous tenez à « se voir » :
Voici quelques repères ;
Elle s’est vu attribuer le prix d’excellence par le jury. ==> on n’accorde pas vu avec s’
Elle s’est vu refuser l’entrée (c’est elle que l’on refuse),
mais
Elle s’est vue refuser l’entrée du musée à deux visiteurs (c’est elle qui refuse).
Bonjour,
Pour répondre à votre question, sortez de la forme pronominale et réécrivez votre phrase afin d’identifier le COD du verbe « voir »
1) C’est l’association qui a décerné le prix :
L’association a vu elle-même décerner le prix (à untel).
Le COD de vu est elle-même, soit le pronom réfléchi se/s’ dans votre phrase. Puisqu’il y est placé avant le verbe, vous accordez le participe passé.
L’association s’est vue décerner le prix…
2) C’est l’association qui a reçu le prix :
L’association a vu décerner le prix à elle-même.
Le COD de vu est décerner, placé après le verbe, donc pas d’accord du participe passé.
L’association s’est vu décerner le prix…
Il y a plusieurs tournures à problème de ce genre : se voir, s’entendre, se faire, se laisser, voire s’imaginer lorsqu’ils sont suivis d’un infinitif. Ce sont en fait des semi-auxiliaires pronominaux dont le participe n’a pas vocation à s’accorder mais pour lesquels les grands esprits académiques ont laissé pourrir les choses.
En 1990, ils ont tout de même fait une partie du chemin en préconisant de ne plus accorder se faire (elle s’est fait maigrir) ou se laisser (elle s’est laissé mourir). Sur le même modèle, les grammairiens pourraient donc prendre en compte quelques autres tournures à problèmes et rendre invariable le semi-auxiliaire devant un infinitif.
C’est déjà le cas avec les semi-auxiliaires non pronominaux : les opéras que j’ai voulu (en non voulus) écouter, les choses que j’ai désiré (et non désirées) acheter. Bien entendu, dans ce cas, le C.O.D. étant celui de l’infinitif, il n’y a pas lieu d’accorder, selon la règle habituelle. Mais la réflexion est de la même nature.
Ces tournures n’ont de nuance de sens que si elles sont dans un contexte sans ambigüités : la phrase énoncée oralement doit déjà être clairement compréhensible. L’accord est factice et provoque plus le doute qu’il ne clarifie le sens…
Ces votes négatifs sont vraiment agaçants. Il ne faudrait quand même pas profiter de ces questions pour apprendre quelque chose, n’est-ce pas ^^ ?
?
Votre réponse a reçu un vote négatif alors qu’elle est pourtant intéressante et enrichit les précédentes. A croire que certains n’ont pas envie d’apprendre.
Merci. Je ne suis pas toujours de près le destin de mes réponses.
Certaines questions amènent à aller un peu plus loin dans des analyses de fond et l’on tombe assez souvent sur des bizarreries. Leur mise à nu dérange sans doute certains…
L’association qui s’est. vue décerner le prix.
Oui ; si l’association a décerné le prix ==> L’association qui s’est vue décerner le prix.
Bonjour !
Vous écrivez « Elle s’est vu refuser l’entrée (c’est elle que l’on refuse) ». Je ne crois pas que cela soit juste ni utile, d’abord parce que ce n’est pas elle qu’on refuse mais l’entrée. Ensuite parce que ce cas n’est pas généralisable en une règle simple.
La seule règle simple consiste à déterminer le sujet (celui/celle qui accomplit l’action, comme on disait autrefois) de « refuser l’entrée » ou de « décerner le prix ». S’il s’agit d’un tiers, mettre le verbe (refuser, décerner, attribuer, etc. » à l’infinitif. Si le sujet du verbe est l’entité qui « se voit », le verbe devient un participe passé, bien sûr accordé., comme doit s’accorder le participe passé de voir (vu/vue/, etc.):
Exemples:
Nous nous sommes vu témoigner de la reconnaissance (l’entité qui se voit et celle qui témoignent sont différentes)
mais,
Nous nous sommes vus dépouillés de tous nos biens // Nous nous sommes vus entourés de gens hostiles
mais il arrive que les deux formes soient acceptables, comme dans :
Nous nous sommes vu appeler par nos prénoms // Nous nous sommes vu traiter de gueux // (vu appelés par nos prénoms // vus traités de gueux)
Par centre, lorsqu’il y a un COD au verbe, on retombe dans l’infinitif obligatoire:
Nous nous sommes vu retirer nos vêtements, etc.
Une autre formulation de cette règle fait intervenir la transitivité vs. l’intransitivité : Les verbes intransitifs appellent plus souvent l’infinitif (attribuer à , décerner à, témoigner à, octroyer à, accorder à ). Nous nous sommes vu attribuer un bon point ; vu décerner le premier prix; vu témoigner de la reconnaissance, vu octroyer un nouveau véhicule, vu accorder une nouvelle chance, etc.)
Bonjour,
J’ai lu toutes les réponses, mais je ne parviens pas à trancher la question suivante : doit-on écrire
– « l’ouvrier s’est vu prescrire quatre jours d’ITT »
OU
– « l’ouvrier s’est vu prescrits quatre jours d’ITT » ?
Merci.