« La loi fait de l’administration le régulateur (la régulatrice ?) de la liberté d’édition »
Bonjour,
La phrase initiale est écrite telle quelle : « La loi fait de l’administration le régulateur de la liberté d’édition ». Même style, plus loin : « la loi fait des salles de cinéma les protecteurs de la jeunesse ».
Je m’interroge sur l’accord : ne doit-on pas accorder avec administration, soit « La loi fait de l’administration la régulatrice… » ? « des salles les protectrices » ?
Merci pour votre avis éclairé !
La récente paranoïa autour de la féminisation du lexique fait décidément beaucoup de dégâts collatéraux.
On est passé en quelques années de la simple dénomination au féminin de « titres et fonctions » à la mise au féminin de n’importe quel attribut, fût-il celui un objet inanimé, La grammaire a bon dos !
Allez-vous dire que la mouche est la vectrice de maladies (au lieu de le vecteur). que la censure est l’assassine de la liberté, que madame X est la numéro un mondiale, etc. ?
Accorder systématiquement en genre un attribut mène donc souvent à des impasses, non grammaticales mais sémantiques.
Dire que « la loi fait de l’administration le régulateur de la liberté d’édition » n’est donc pas seulement correct mais cela devrait être la norme, le mot régulateur n’étant pas ici un titre ou un métier mais le nom de l’outil de régulation qui n’appelle pas de féminin, pas plus qu’un marteau. Va-t-on ainsi affubler tous les mots du dictionnaire d’un féminin artificiellement imposé par l’idéologie ?
Ma réponse fera sans doute grincer quelques dents mais c’est une occasion de réfléchir aux dérives imposées à la langue par des motifs qui n’ont rien à voir avec elle…
Vous avez raison, mais peut-être qu’un jour nous aurons une régulatrice à l’instar des autrices, et des maîtresses de conférence.
En fait, j’aurais dû proposer : La loi fait de l’administration l’entité régulatrice de la liberté d’édition. L’adjectif s’accorde, non ?
Je suis entièrement d’accord avec Chambaron. à confondre sexe et genre on arrive à des aberrations.
Et ce qui est plus grave : on appauvrit la langue en refusant certains de ses fonctionnements et en faisant fi de certaines nuances.
Merci pour ces commentaires nuancés. Bien entendu, si le mot est adjectif il s’accorde avec le nom qu’il qualifie.
En effet, les accords doivent être faits au féminin, la loi …= régulatrice, les salles de cinéma = les protectrices)
Bonjour,
Régulateur est un nom masculin. La féminisation de ce substantif ne semble pas encore admise, aussi on écrira bien régulateur pour désigner un nom féminin.
En revanche le nom protectrice existe et devrait être utilisé dans cette phrase : la loi fait des salles de cinéma les protectrices de la jeunesse.
UN NOM NE S’ACCORDE PAS !
— Ce grand meuble est un armoire ?
— Cette armoire est une grande meuble ?
Ou est-ce seulement quand l’attribut pourrait éventuellement s’appliquer à une femme, et qu’il a une forme féminine, que vous voulez accorder des noms ?
— Ce grand meuble blanc est un réfrigérateur / Cette armoire blanche est une réfrigératrice ?
Vous assimilez les meubles à des hommes et les armoires à des femmes ? Il est scandaleux de proposer cela, c’est une insulte à la langue. Retenez cette règle : les noms ne s’accordent pas, ils ne s’accordent jamais, ni en genre, ni en nombre. Ce n’est pas une question de logique, ce n’est pas une question de féminisme, ce n’est pas une question de modernité, c’est seulement que les noms communs ne s’accordent pas, ils ne s’accordent jamais, avec rien, jamais. La notion d’acord d’un nom n’existe que dans la tête de décérébrés à cheveux bleus. Mille réponses sur notre site proposent d’accorder les noms. Toutes ces réponses sont fautives. Il nous faudra les supprimer un jour.
Bonjour,
Je vous remercie pour vos réponses.
Bien cordialement