J’y aurais pensé plus tôt, je l’aurais sorti
Bonjour,
Les conjugaisons de la phrase suivante sont elles correctes?
« J’y aurais pensé plus tôt je l’aurais sorti »
Est ce du conditionnel? Un autre temps?
Merci
Le conditionnel est un mode, et non un temps.
Dans un rapport irréel de cause à conséquence, on peut mettre l’hypothèse à l’indicatif (imparfait ou plus-que-parfait) et la conséquence au conditionnel (présent ou passé) :
— s’il faisait beau, je sortirais
— s’il avait fait beau, je serais sorti
On peut aussi ne pas expliciter l’hypothèse par un « si ». Dans ce cas, on place l’ensemble dans une séquence chonologique, au conditionnel :
— il ferait beau, je sortirais
— il aurait fait beau, je serais sorti
Vous vous étonnez peut-être de la possibilité « conditionnel + conditionnel », mais elle est très ordinaire, c’est alors l’ordre des propositions qui désigne la première comme l’hypothèse de base, et les suivantes comme ses conséquences.
Votre phrase est correcte si vous mettez une virgule entre les deux propositions : j’y aurais pensé plus tôt, je l’aurais sorti.
Bonjour. Le hasard a voulu que je consulte ce post. Il a bien fait. Car, j’y ai trouvé une nouvelle perle à ajouter à mon collier de règles relatives à la langue française. Pourriez-vous expliciter votre pensée concernant le mode conditionnel. La deuxième partie de votre explication m’échappe un petit peu. En effet, je ne l’ai jamais lue ou entendue. Cette forme m’est donc tout à fait étrangère. Signifiez-vous que ces deux phrases soient identiques : « s’il faisait beau, je sortirais » ; « il ferait beau, je sortirais » ? La deuxième forme serait-elle plus littéraire ? Dans quel contexte peut-on utiliser cette seconde proposition ? Merci par avance. Belle journée.
Il semble que CParlotte ait parfaitement expliqué pourquoi les deux formulations sont correctes.
J’y aurais pensé plus tôt, je l’aurais sorti : ici on a juxtaposé les deux propositions et appliqué le mode conditionnel (hypothèse et fait non réalisé) à chacune d’entre elles car elles sont indépendantes
(2) Si j’y avais pensé plus tôt (1) je l’aurais sorti : les deux propositions sont ici dépendantes l’une de l’autre, celle qui est introduite par « si »(la 2, la subordonnée) est complément du verbe de l’autre (la 1, la principale) et en ce cas on applique la concordance des temps : si + imparfait (qui n’a pas valeur temporelle mais valeur d’hypothèse) dans la subordonnée(2) et conditionnel dans la principale(1).
Je pense comme Joëlle que la première formulation J’y aurais pensé plus tôt, je l’aurais sorti est plus spécifiquement orale. On l’emploie beaucoup d’ailleurs.
Elle est évidemment possible à l’écrit.