Juxtaposer imparfait et futur
Bonjour, je me demande s’il est possible de faire » une entorse » à la règle sur la concordance des temps. L’auteur emploie l’imparfait pour narrer des faits. Puis, il y a une phrase qui introduit un suspens : « Il faudrait y remédier, le pourrais-je ? » Si le conditionnel est juste, je me demande si l’on peut mettre cette phrase au futur pour signifier plus de combativité ?
Merci.
Bonjour,
Impossible de répondre de manière absolue à votre interrogation avec un extrait si court arraché à l’écrin du récit.
Dans un narratif au passé, vous pouvez insérer des éléments de dialogue, voire de dialogue intérieur, qui sont la citation d’un certain présent. Les guillemets sont alors obligatoires et vous pouvez répondre à une recommandation (il faudrait que…) aussi bien par un conditionnel (éventualité) que par un futur (réalité).
Vous pouvez aussi intégrer dans un narratif au passé des réflexions intérieures, en général sans guillemets, qui restent dans dans le système du passé. Dans ce cas, vous devez utiliser le conditionnel qui peut aussi bien servir à exprimer une pure éventualité, qu’un futur du passé et si vous voulez différencier ces deux valeurs, il faudra renforcer la formulation par d’autres moyens de langage. Soyez surtout cohérent sur la longueur du texte.
Si votre texte est ponctué de réflexions dans le système du passé, ne basculez pas dans un autre mode (et inversement ).
Imparfait puis : Il faudrait y remédier, le pourrais-je ?
Les verbes ne sont pas au conditionnel mais au futur du passé( qui a la même forme). Dans une phrase au présent, c’est le futur qui apparaîtrait :
Présent puis : Il faudra y remédier, le pourrai-je ?
En le faisant, ce serait le signe que vous entrez dans le discours indirect libre, qui est une construction intermédiaire entre le discours direct (verbe introducteur, deux points, guillemets, temps au présent, ponctuation -?!-…) et le discours indirect (verbe introducteur, subordination, temps du passé…).
Pour plus de précisions vous pouvez consulter cet article Discours indirect libre — Wikipédia
Merci beaucoup, c’est très important pour moi de connaître ces subtilités.
Bonjour,
« L’auteur emploie l’imparfait pour narrer des faits. Puis, il y a une phrase qui introduit un suspens … » écrivez-vous.
Comme le dit Bruno, il peut s’agir d’un élément de dialogue, et alors vous pouvez sans problème utiliser le futur
« En automne, il était impossible de traverser la rivière sans canot : « Il faudrait y remédier, mais y arriveras-tu ? » demanda Pierre à Paul.
Sinon la formulation, introduisant une forme de suspense, sans préciser de dialogue et après un imparfait commande le conditionnel passé :
« En automne, il était impossible de traverser la rivière sans canot ; il aurait fallu y remédier, mais y arriverait-il ? »