jusqu’à ce que + ne explétif
Bonjour,
Le connaissant, je sais qu’il n’abandonnera pas, il m’appellera à nouveau jusqu’à ce que je ne lui réponde.
Je me demande s’il est possible d’employer un « ne » explitif ici. Il me semble naturel, mais la BDL ne mentionne pas son emploi avec « jusqu’à ce que ». Aussi, ici on dit que ce n’est pas correct. Qu’en pensez-vous ?
Merci
Il me semble bien qu’on n’emploie pas le « ne » explétif après « jusqu’à ce que ». Du moins je ne le ferais pas.
En effet, les conjonctions après lesquelles on peut l’employer introduisent un degré de doute ou de non réalisation du fait qui suit.
Il m’appellera à nouveau à moins que je ne lui réponde.
Il m’appellera à nouveau avant que je ne lui réponde.
Et vous avez raison de poser la question concernant « jusqu’à ce que ». Je pense que la notion de but élimine la possibilité d’employer ce « ne » . Il faut remarquer qu’après « pour que », ou « afin que » on ne l’utilise pas non plus :
Il appellera à nouveau pour que je lui réponde.
Il appellera à nouveau afin que je lui réponde
D’accord, merci. Un peu dommage de ne pas pouvoir utiliser un « ne » explétif ici. 🙂
(1809 — Le nouveau Robinson: pour servir à l’amusement et à ..) Quels que soient les travaux que vous entrepreniez, il suffit que vous ayez assez de résolution pour ne pas les abandonner jusqu’à ce que vous ne les ayez conduits à leur fin.
(2014 — La fraternité royale (Tome 2) – Escorte de charme), de Sabrina Jeffries,
surnommée, la « reine de la romance Régence ».
— Je ne la lui ai pas volée, soupira-t-il. Votre père n’était pas tellement porté sur tout ce qui plaisait à votre mère.
Toutefois, le Bon usage, le TLFi et le Grand Robert, qui pourtant « ratissent large », ne donnent aucun ex. (les illustrations sont pourtant nombreuses, au total) de la locution conjonctive jusqu’à ce que + ne explétif. Il en est de même du Dictionnaire de l’Académie française et du dictionnaire des difficultés de J. Hanse.
Compte tenu de tout ce qui précède et parce qu’il n’y a aucune raison d’ajouter un ne dans la phrase soumise*, j’écrirais : je sais qu’il n’abandonnera pas : il m’appellera jusqu’à ce que je lui réponde.
* Au contraire, Grevisse dit que le ne explétif est un « parasite » !
Bien entendu, il est correct d’écrire : Il a l’intention de téléphoner jusqu’à ce qu’il n’ait plus d’argent.
- * Au contraire, Grevisse dit que le ne explétif est un « parasite » !
Euh… Pour ma part, je trouve les phrases avec un « ne » explétif plus belles.
Pas votre phrase, en tout cas ! 🙂
Par définition, un mot explétif est optionnel. Alors pourquoi se poser la question de son emploi lorsqu’il crée un problème et ralentit la pensée ? Le nombre de questions à ce sujet sur ce site prouve la confusion que cela engendre.
Peut-être, très rarement, est-ce utile pour un pied de plus dans un alexandrin ou la prosodie d’une phrase littéraire très structurée… Sinon, bannissez-les et vous vous en trouverez mieux.
Merci.
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- Alors pourquoi se poser la question de son emploi lorsqu’il crée un problème et ralentit la pensée ?
Parce qu’il est très naturel pour moi. 🙂 Dans ma langue maternelle, si je disais cette phrase, je l’employerais. Je pourrais aussi l’omettre, mais ce serait moins naturel et la phrase serait moins belle.
Chacun fait son choix bien sûr, mais mon conseil est éclairé de plusieurs années sur ce site. Le plus souvent, il ne s’agit pas de beauté littéraire mais de peur de faire une faute. Comme il vaut mieux ne rien mettre qu’ajouter à mauvais escient, je me permets d’élaguer…