Je ne pensais pas qu’il fût/ serait aussi désagréable.
Dans ce cas, est-il possible d’accorder avec « qu’il serait » , ou bien seul « qu’il fût » est acceptable?
Merci
Bonjour,
Dans les subordonnées complément d’objet direct ou indirect introduites par que, le verbe se met au subjonctif lorsque le verbe de la principale exprime une opinion, une déclaration, une perception, ce qui se présente souvent lorsque ce verbe est à la forme négative, interrogative ou conditionnelle.
Je ne pense pas que tu sois le meilleur.
Pensez-vous qu’il soit le meilleur?
Si vous pensez qu’il soit le meilleur, vous vous trompez.
Cependant, le verbe de la subordonnée se met au conditionnel si cette proposition exprime un fait éventuel ou dépendant d’une condition énoncée ou non.
Je ne pense pas que l’on pourrait lui reprocher une telle distraction.
Convenez-vous que vous auriez dû suivre mon conseil ?
Concordance des temps:
Le verbe de la principale est à l’imparfait de l’indicatif( pensais) donc le verbe de la subordonnée se met à l’imparfait du subjonctif (fût).
Je ne pensais pas qu’il fût aussi désagréable.
« est-il possible d’accorder ? » : ici on ne parlera pas d’accord mais de concordance des temps.
Avec le passé dans la principale, le passé doit être employé dans la subordonnée :
« Je ne pensais pas qu’il aurait été aussi désagréable. »
« Je ne pensais pas qu’il fût aussi désagréable. »
Mais aujourd’hui, on emploie facilement le présent dans la subordonnée :
« Je ne pensais pas qu’il serait aussi désagréable. »
« Je ne pensais pas qu’il soit aussi désagréable. »
Il y a une petite différence de sens selon que l’on emploie « aurait été » ou « fût ».
« qu’il aurait été aussi désagréable » peut indiquer qu’« il » s’est montré désagréable seulement au moment.
« qu’il fût aussi désagréable » peut indiquer qu’« il » est toujours désagréable.
Mais la nuance est ténue.
Bonjour
Je rebondis sur la réponse de Jean Bordes.
J’ai du mal à concevoir la différence d’utilisation du subjonctif et du conditionnel suivi d’un verbe d’opinion à la négative/forme interrogative.
Je ne pense pas que l’on pourrait lui reprocher une telle distraction.
Je ne pense pas qu’on puisse lui reprocher une telle distraction.
J’essaie de traduire en anglais pour ‘sentir’ la différence.
I don’t think that we could blame him for such a distraction.
I don’t think that he be blamed for such a distraction.
La deuxième proposition ne se dit pas, bien sûr. J’extrapole seulement un rare cas de subjonctif anglais pour en sentir le sens en français.
I demand he be blamed for such a distraction.