Je me suis pissé(e) dessus
Tout est dans la question !
Bonsoir,
C’est une forme réfléchie puisque si la victime du délit n’est plus la personne elle-même, cela donne « Je lui ai pissé dessus. » où il apparaît clairement que le pronom complément est indirect et donc : « Je me suis pissé dessus. »
Tromperie perverse du dativus ethicus (ou iudicantis) : le datif latin des formes archaïques s’est transformé en verbe essentiellement pronominal car il n’était plus perçu dès le Moyen Âge comme un datif. Dans « Je lui ai pissé dessus », le pronom n’est plus un C.O.I. puisqu’il est devenu « sur lui » et pas « à lui ». Mais la grammaire scolaire moderne fait fi de ces subtilités.
Cela concerne la majorité des verbes dits essentiellement pronominaux (cf. la formation complexe du verbe s’envoler ).
On dit « Je lui ai volé dans les plumes » alors que le verbe voler n’admet pas de complément indirect.
La réponse est dans la couche-culotte ! Il s’agit là du verbe essentiellement pronominal se pisser (dessus) et l’accord du participe se fait avec le sujet. Inutile de chercher des complications avec les habituels COD ou COI.
Le verbe pisser peut évidemment s’employer intransitivement et sans pronom. La forme transitive directe (pisser le sang) est un abus populaire. Dans votre exemple, il s’agit originellement de ce que les linguistes appellent un « datif éthique ou d’intérêt » comme dans « elle s’y est mal prise ».