Inversion Pronom objet / Verbe à l’impératif
Bonsoir,
Je tente une figure de style pour un de mes aphorismes et vous la soumets. Qu’en pensez-vous ?
Voici l’aphorisme : Chassez le naturel, il revient au galop; le retenez, c’est au triple galop qu’il détale.
– Je pourrais plus simplement écrire « retenez-le » mais je suis tenté par « le retenez ».
Quelques lignes de mon panthéon musico-littéraire m’y encouragent :
>> Me cherchez :
Décrochez-moi ces gousses d’ail
Qui déshonorent mon portail
Et me cherchez sans retard
(Champagne, Jacques Higelin)
>> Les emmène :
Prends-les par la main et puis les emmène
Du côté des Halles et sans te faire voir
Quand on leur donnera leur noir ou leur crème
Ajoute toi-même un sucre d’espoir
(Mon Sébasto, Jean-Roger Caussimon / Léo Ferré)
Merci par avance pour vos retours
Belles citations qui font danser la langue aux frontières de la grammaire conventionnelle (mais n’est-ce pas un des rôles de la poésie ?).
Vous remarquerez que pour ces deux exemples le second impératif est précédé de la conjonction de coordination et. C’est peut-être subjectif de ma part mais c’est cela qui permet l’acrobatie de l’absence d’inversion du sujet, la seconde proposition ne se trouvant pas isolée.
L’appliquer à votre phrase améliorerait sans doute l’équilibre : « Chassez le naturel, il revient au galop et le retenez, c’est au triple galop qu’il détale. »
Eh bien, voilà que pour une fois l’expression prend tout son sens : en vous exprimant ainsi, on peut vraiment dire que vous parlez la langue de Molière, puisqu’il s’agit d’un usage du français classique :(source)
Ah la langue de Molière…En usage quand à peine 40% de la population savait signer autrement que d’une croix.
Merci pour cette réponse. Resterait à choisir entre « et » et « mais » et/mais (!) j’avoue que le point virgule faisait un bon office de point médian entre la suite logique du « et » et l’opposition du « mais ». .. Tout cela m’inspire un nouvel aphorisme que je livre brut : Rien ne nous est plus profitable que ce qui nous pousse dans nos tranchements.
Au plaisir