Intra-entreprises ou intra-entreprise
Bonjour,
Une question concernant l’expression « Formations intra-entreprises ».
J’ai vu cette mention sur la plaquette commerciale d’un organisme de formation. Personnellement, je n’aurais pas mis de « s » à « entreprise« .
En effet, si la formation se déroule dans les locaux d’une entreprise (intra-entreprise), une seule entreprise participe à la formation. Du coup, on devrait écrire « Formations intra-entreprise« , non ? Qu’en pensez-vous ? Je ne sais pas si je suis clair :).
Merci d’avance.
Votre raisonnement est juste, mais je regarde le statut de « intra-entreprise ». C’est un adjectif, aussi je l’accorderais, sans trop me soucier d’autre chose.
Mais, étant du milieu, j’attends une réponse étayée avec impatience.
Formation intra-entreprise = une formation interne à l’entreprise.
Des formations intra-entreprises = pour exprimer qu’il s’agit de formations internes concernant diverses entreprises ( interne pour chaque entreprise mais in fine il y en a plusieurs car il y a plusieurs entreprises), accord de l’adjectif oblige….
Je savais que vous viendriez à notre secours
Bonjour Joelle et e_magnin, a priori votre raisonnement paraît convaincant, cependant je me demande s’il est bien légitime de se fonder sur le statut d’adjectif pour justifier l’accord. Si l’on regarde par exemple l’adjectif antidouleur, le Petit Larousse et le Petit Robert le donnent avec un bel ensemble comme adjectif invariable (ce qui est logique puisque signifiant contre la douleur, même s’ils s’y mettent à plusieurs). Intra-entreprise, bien que couramment utilisé, n’a pas (encore ?) l’honneur de figurer dans ces dictionnaires, mais si c’était le cas, ne devrait-il pas, selon la même logique, y être également mentionné comme invariable ?
Ce sont des formations internes aux entreprises. C’est une formation interne à l’entreprise.
La logique singulier / pluriel me semble pouvoir se poursuivre jusqu’au bout. Pour douleur, il y a l’idée de douleur « générique » ; alors que l’entreprise générique ou l’idée d’entreprise ne me convient pas ici.
Pour ceux qui ne l’auraient pas lu, je rappelle ici un échange de 2017 sur la notion contestable d’« adjectif invariable ».
Confondre la nature et la fonction d’un mot est coupable à mon sens et mène à des confusions. Les dictionnaires ne sont pas des grammaires et ont répandu cet hybride sans contrôle.
Antidouleur est donc soit un substantif utilisé en apposition comme adjectif (et dans ce cas il s’accorde selon le sens), soit un adjectif qui s’accorde par nature (mais je n’y crois pas).
J’ajouterais enfin que de tels néologismes simplistes sont souvent inutiles. Il existe déjà au moins trois mots plus affinés : antalgique, analgésique et sédatif, tous adjectifs devenus ensuite substantifs mais sans problèmes d’accord.
Merci pour ces éclaircissements, Chambaron. Vous considérez antidouleur comme un substantif utilisé comme adjectif, ce qui est une façon de voir les choses. Le cas de intra-xxxxx est un peu différent puisque c’est ici le préfixe intra– qui est adjectif (pour interne), le nom qui suit (que l’on doit pouvoir considérer comme apposé) le complète, un peu sur le modèle de anti(-). Dès lors il est logique de considérer l’ensemble comme adjectif et de l’accorder comme tel (dans le cas de anti cela passe plus facilement du fait que la nouvelle orthographe préconise de laisser tomber le trait d’union, ce qui au passage rend la position des dictionnaires donnant antidouleur comme invariable difficilement défendable).
Va pour des stages intra-entreprises donc (ou peut-être prochainement intraentreprises ?)
Ma remarque ci-dessus ne portait que sur la notion d’adjectif invariable.
Pour intra-entreprise, le statut d’adjectif n’est pas contestable et l’accord en nombre suit donc en conséquence.
Cela ne m’ôte pas de l’idée que le mot est mal conçu, car l’élément formant intra- est normalement couplé avec un adjectif (intraveineux, intramusculaire, intracommunautaire) et non avec un nom. Mais l’imagination collective n’a pas engendré de mot composé correct par manque de terme adéquat. Il faut faire avec…