Interrogation langage soutenu
Dans une phrase interrogative en langage soutenu, la règle est d’inverser le verbe et le sujet.
Quelqu’un sait-il quelle est l’origine de cette règle ?
La question est intéressante mais elle relève plus, à mon sens, de la linguistique que de normes académiques (langage dit soutenu). Comme on ne peut ici développer un traité complet sur la question, je me contenterai d’une ébauche de réponse, d’autres intervenants pouvant donner leur idée sur le sujet.
L’inversion sujet-verbe, orale ou écrite, n’a pour but que de marquer la différence fondamentale avec une affirmation. C’est une différence suffisamment importante pour qu’elle bouleverse la syntaxe d’une phrase. L’inversion déplace l’accentuation et met en relief le verbe (l’action pour laquelle on sollicite une réponse). Si la différence orale entre « vous viendrez » et « vous viendrez ? » est perceptible, elle se dilue voire disparait dès que la phrase rallonge à l’écrit. La langue écrite ne peut attendre un simple point d’interrogation final pour identifier une question. C’est l’inversion qui compense cela. In fine, la langue « soutenue » n’est que de l’écrit, clair et analytique, utilisé aussi à l’oral.
Bonsoir,
Le français offre un certain choix pour marquer l’interrogation, par exemple pour une question totale : intonation (Vous parlez français ?) / inversion (Parlez-vous français ?) / Locution introductive (Est-ce que vous parlez français ?). La plupart des langues n’offrent généralement pas autant de choix : essayez donc d’interroger en anglais juste par l’intonation ! Mais les moyens varient d’une langue à l’autre. L’inversion semble en revanche le moyen commun aux langues germaniques (hors anglais) . Peut-être une origine à chercher dans cette direction ?