Indicatif ou subjonctif
Bonjour à tous,
un doute me taraude. La phrase suivante est-elle correcte ?
« Ce que je déplore, c’est que vous m’avez menti »
Pour ma part, j’aurais écrit « Ce que je déplore, c’est que vous m’ayez menti » mais j’ai le sentiment que les deux sont correctes. Dans ce cas, l’emploi du subjonctif ou de l’indicatif change-t-il le sens de la phrase ?
Merci et bonne journée.
Bonjour Maria,je dirais pour ma part que vous avez raison, les deux formulations sont correctes. Si le subjonctif est obligatoire dans la formulation directe Je déplore que vous m’ayez menti, il ne l’est plus lorsque la phrase est scindée en deux propositions car dans ce cas, que vous m’avez menti ne se rapporte plus à je déplore mais à c’est : Ce que je déplore, c’est quoi ? C’est que vous m’avez menti. Notez également que la tournure simple Je déplore que vous m’ayez menti n’est pas tout à fait équivalente car on y perd la notion d’insistance sur ce que je déplore (… c’est ça, et pas autre chose).
Dans la formulation directe (je déplore que…), c’est plus élégant mais il y a effectivement moins cette notion d’insistance.
Je reste mitigée, en revanche, pour l’emploi de l’indicatif dans la construction « ce que je…, c’est que… » : dans la construction inverse (vous m’avez…, c’est ce que…), je suis d’accord puisqu’il y a eu une action que l’on relate (indicatif passé composé) et ensuite, le sentiment qui en découle (indicatif présent). Mais la construction initiale avec l’emploi de « que » suivi d’un indicatif au lieu d’un subjonctif me semble plutôt inesthétique, non ?
En attente d’autres avis… 🙂
Bonjour Marla,
Il convient d’employer le subjonctif puisque le verbe « avoir » est intégré dans une proposition introduite par « que« .
Cela dit, une formulation plus fluide pourrait aussi être : « Je déplore que vous m’ayez menti. »
Et c’est d’ailleurs dans cette seconde construction que l’on se rend compte du défaut de l’indicatif, qui donnerait sinon : « Je déplore que vous m’avez menti.«
Merci à tous. Mais quand la phrase est scindée en deux propositions, le sens change-t-il que ce soit subjectif ou indicatif, ChristianF ?
Entre c’est que vous m’avez menti et c’est que vous m’ayez menti, il existe bien une nuance de sens : on pourrait dire que la première formulation insiste sur le constat « matériel » du fait alors que la seconde envisage plutôt l’aspect moral, l’idée (subjective, comme vous le dites) qu’on se fait de la chose. Mais la nuance est vraiment ténue (trop, je pense, pour qu’on puisse dire que le choix du mode « change le sens », c’est plutôt une question de préférence de style).
Encore une fois merci ChristianF… J’apprécie que vous m’ayez éclairée.