‘inaccessible’ vs ‘non accessible’
Bonjour,
Selon vous, faut-il écrire, par exemple, une ‘option inaccessible’ ou une ‘option non accessible’ ?
Personnellement, j’aurais tendance à choisir le mot commençant par ‘in-‘ ou ‘im-‘ si le mot existe, et s’il ne change pas le sens de la phrase.
Qu’en pensez-vous ?
Concernant l’utilisation de ces graphies, à quel moment faut-il utiliser la graphie avec ‘non’ ? Pouvez-vous m’éclairer sur les différents cas d’usage, svp ?
Cordialement
Il semble que l’emploi régulier de non devant n’importe quel adjectif soit devenu un tic verbal. C’est de la langue destructurée qu’on devrait s’abstenir d’employer, au moins à l’écrit.
Inutile de chercher des nuances : si quelque chose est impossible c’est que ce n’est pas possible, mais non possible n’est pas… français (en tout cas, pas pour moi).
PS Ma remarque ne vise évidemment pas les quelques tournures établies de longue date (le fameux eau non potable par exemple).
Une nuance de sens me semble-t-il :
Inaccessible : impossible à atteindre (donc jamais)
Non accessible : qui ne peut être atteint pour un temps à préciser.
injoignable: impossible à joindre (dans l’absolu)
Non joignable pour cause de congés.
Vous pouvez vous entraîner pour d’autres adjectifs. Ce sera peut-être moins vrai pour d’autres cas mais pour inaccessible, cela me semble très sensé.
Bonsoir,
Quand l’adjectif antagoniste existe pourquoi s’en priver ? Bien sûr, on est toujours libre d’user de périphrases : non accessible, qui n’est pas accessible, à quoi on ne peut pas accéder, etc., mais sauf intention stylistique délibérée , l’adjectif inaccessible dit cela avec plus d’élégance et sans aucune différence de sens.
L’emploi de l’adverbe non comme préfixe devrait être réservé à des associations occasionnelles en l’absence d’adjectif spécifique ou lorsque celui-ci a pris un sens restreint, par exemple impertinent, non pertinent
L’emploi de « non » n’est possible que lorsque l’adjectif porte une notion d’action ( non possible, non pensable sont … impossibles ).
Il me semble que, précisément, le choix entre in- et non permet des nuances qui ne sont pas négligeables :
-Le préfixe in- donne une négation absolue (ce que dit Joëlle), parfois une qualité intrinsèque, et qui n’est que conjoncturel avec non
invérifiable/non vérifiable – indétachable / non détachable – indépendant/non dépendant – inharmonieux/non harmonieux – irrationnel/non rationnel
– in- indique une appréciation (ce qui découle pour du point précédent), non est objectif :
immangeable/ non mangeable – inacceptable/non acceptable -illogique/non logique (pour une personne seulement) – inaccessible / non accessible
– le choix se fait parfois entre animé et non animé :
inadaptable (animé) /non adaptable (objet)
– Il arrive parfois que l’adjectif avec le préfixe in- n’existe pas : négligeable/ non négligeable
– dans certains cas, utiliser non plutôt que in- est inutile et n’est rien d’autre qu’ un tic de langage.
J’ai surtout pris des exemples d’adjectifs suffixés en -able -ible mais j’aurais pu prendre aussi d’autres adjectifs
Bonjour Tara,
Je ne partage pas du tout cette analyse et je ne vois pas quelles références permettent d’affirmer que les adjectifs en in- expriment une négation absolue. L’emploi d’un adjectif est toujours contextualisé : une solution inacceptable aujourd’hui sera acceptable demain. In n’est pas plus subjectif que non serait objectif, et si je dis que cela est infondé, je ne vois aucune nuance à dire à la place cela n’est pas fondé ou cela est non fondé.
Bonjour Bruno. Oui. ma formulation est sans doute fausse.
Avec des exemples, je serai peut-être plus claire. Mais pas sûr, car je tâtonne.
Son comportement est inacceptable : je ne le fréquenterai plus > jugement de valeur
Cette réponse à cet item est non acceptable ( il fallait répondre par oui ou par non) > peut-être préfèrerais-je « n’est pas acceptable ». Constat.
Cette personne est foncièrement indépendante (là aussi évaluation).
Je m’adresserai à un service non dépendant de l’organisation > qui ne dépend pas Constat.
C’est un individu inadaptable (même chose : qualification définitive)
La fiche est non adaptable à cet objet. Constat.
+ A chercher des exemples, il me semble repérer que non+ adjectif peut être suivi d’un complément : on est plus proche du sens du préfixe -able qu’avec le préfixe in- : qui ne peut pas
J’ai le sentiment que, si l’emploi de non devant l’adjectif est parfois un simple tic de langage, d’autres fois, il est pertinent. Mais il faudrait y réfléchir plus longuement.
C’était mon intuition de départ, mais d’aucuns veulent trancher…. alors que de nombreux cas de figure se présentent.
Oui Joëlle.
Merci pour vos réponses ;
j’étais loin de me douter du débat qu’allait susciter ma question !
Une question intéressante. Plutôt un échange d’idées et de réflexions qu’un débat.