impropriété
Bonjour,
Peut-on parler d’impropriété lorsqu’on dit » risquer d’en payer le prix cher » au lieu de « risquer d’en payer le prix fort » ? Impropriété ou solécisme ?
Si je suis les définitions données par Bescherelle pour ces trois termes, j’en conclus – par élimination – qu’il s’agit d’une impropriété. Mais je dirais plutôt qu’il s’agit d’un pléonasme.
Cher = prix élevé, donc :
payer cher = payer un prix élevé. OK
Payer le prix fort = payer un prix (très) élevé. OK
Payer le prix cher = payer le prix prix élevé. Pléonasme.
Gabbi,
Vous avez raison, il s’agit d’une impropriété, d’une erreur de langage, éventuellement on peut aussi appeler ça un pataquès.
Les bonnes tournures :
Vendu à prix d’or / Hors de prix / Payer le prix fort / Payer quelque chose au prix fort –> au sens figuré pâtir lourdement d’une décision qu’on a prise, d’un acte qu’on a commis. Il a payé sa trahison au prix fort.
Voici les définitions de l’Académie :
Barbarisme
Façon de parler incorrecte et vicieuse. Spécialement. Faute de langage qui consiste à forger des mots ou des formes qui ne respectent pas les règles morphologiques d’une langue. « Nominer », pour « nommer, citer », est un barbarisme.
Un thème latin truffé de solécismes et de barbarismes. Faire un barbarisme.
Impropriété
Caractère de ce qui, dans le langage, est impropre. L’impropriété d’un mot, d’une expression. L’impropriété du style. Par métonymie. Emploi impropre d’un mot, d’un tour. Relever des impropriétés.
Pataquès
Faute de liaison dans la prononciation et, par extension, faute grossière de langage. Faire des pataquès. « Il a huit-z-enfants » est un pataquès.
Bonjour Cathy,
j’ai enlevé ma réponse qui (Coup double !) était erronée et incomplète. marcel1 donne la bonne réponse et vous la complétez.
Je vous remercie pour la votre, je ne savais pas que pataquès avait une autre vocation que celle de participer à l’expression : « il en a fait tout un pataquès. »
Serait-ce parce qu’énervé il en bafouillât ?
Oui, il s’agit d’un barbarisme : caractère impropre d’un mot.
Merci pour vos réponses.
Je croyais que le caractère impropre d’un mot était la définition même de l’impropriété. Un barbarisme, n’est-ce pas l’usage d’un mot qui n’existe pas dans la langue?
Je ne fais que poser des questions, je ne suis sûre de rien. Je suis allemande et j’ai beaucoup de lacunes en français.
Il est vrai que « prix cher » , ça ne se dit pas. Donc il y a, ici, à la fois un pléonasme et une impropriété.
Personnellement, je ne retiendrais pas le terme d’impropriété, dans la mesure où dans ce cas il s’agit de l’emploi d’un mot impropre, c’est-à-dire dans un sens qu’il n’a pas (voir les exemples donnés par Bescherelle). Ici, le sens de cher est correct, c’est juste que ce sens contient déjà le mot prix, donc l’associer à prix est pléonastique.
Je voulais apporter une précision, en réponse à Ouatitm notamment, à propos de « Pataquès« , car il me semble que ce terme peut également convenir à la tournure citée par Gabbi :
À l’origine, « Pataquès » vient de la phrase « je sais pas-t-à qui est-ce« , à la fois liaison mal à propos et faute de syntaxe.
Personnellement, je n’ai jamais compris le rapport avec le sens qu’on lui donne désormais dans l’expression « il en a fait tout un pataquès« …