– Ils ont exploité toutes les ressources qu’ils ont voulu – Isabelle récoltait les fleurs qu’elle avait voulues
bonjour, j’ai rencontré ces deux phrases sur le site http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl;- Ils ont exploité toutes les ressources qu’ils ont voulu – Isabelle récoltait les fleurs qu’elle avait voulues.
je ne comprends pas pourquoi l’un des pp s’accorde et l’autre non.
le site écrit ceci;
Les participes passés de certains verbes (cru, dit, dû, désiré, osé, pensé, permis, prévu,promis, pu, su, voulu, etc.) peuvent être suivis d’un infinitif sous-entendu. Ces participes restent invariables, car aucun élément qui les précède n’est leur complément direct. Celui-ci est l’infinitif sous-entendu (le pronom que est le complément direct de l’infinitif sous-entendu).
Exemple
– Maria a donné à son fils toute l’affection qu’elle a voulu. (sous-entendu donner
Cependant, ces verbes, à l’exception de pouvoir, peuvent aussi avoir leur propre complément d’objet direct, placé devant, ce qui rend l’accord obligatoire.
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Isabelle récoltait les fleurs qu’elle avait voulues
et pourtant, je pense que dans le second exemple également il y a un infinitif sous-entendu. On pouvait écrire ; Isabelle récoltait les fleurs qu’elle avait voulues(sous-entendu récolter)
peut-être que je n’ai pas bien compris la règle de l’accord du participe passé suivi d’un infinitif sous-entendu dans ce cas, je souhaiterais qu’on me l’explique bien.
Isabelle récoltait les fleurs qu’elle avait voulues : en ce cas, le verbe vouloir a bien « fleurs » comme COD (elle a voulu quoi ? des fleurs) , donc il n’y a pas d’infinitif sous-entendu car on attache plus d’importance à sa volonté de fleurs qu’à sa volonté de récolter.
Cas d’infinitifs sous-entendus :
Les fleurs qu’elles auraient voulu offrir étaient trop chères.
Elle a pris toutes les fleurs qu’elle a pu (prendre).
Autre exemple :
Voici les plans qu’elle a pensé vérifier.
– Elle a pensé quoi ? > vérifier > l’infinitif est placé après et COD > invariable.
Dans les deux cas, il y a bien un verbe sous-entendu, mais « que » n’en est le COD que dans le second.
Dans le premier, en effet, le « qu' » représente l’affection, et ce n’est pas l’affection que Maria a voulue, mais le « donner » sous-entendu.
Dans l’autre cas, Isabelle voulait bien des fleurs.
J’espère que c’est plus clair…
Grevisse illustre bien ces règles à travers de nombreux exemples :
« Les participes dit, dû, cru, pu, voulu, permis, pensé, prévu et autres semblables restent invariables lorsqu’ils ont pour objet direct un infinitif ou une proposition à sous-entendre après eux. Le pronom que qui précède est alors objet direct du verbe à sous-entendre, et non du participe :
J’ai fait tous les efforts que j’ai pu (sous-entendu : faire). Il m’a donné tous les renseignements que j’ai voulu (sous-entendu : qu’il me donnât). Elle [la mer] n’est pas […] la solitude qu’il avait cru (P. Mille).
À l’exception de pouvoir et de devoir, ces verbes peuvent aussi avoir un objet direct placé avant eux et commandant l’accord du participe. Il importe donc de consulter le sens :
Il débita des histoires que nous n’avons pas crues. Il a cité toutes les paroles que j’avais dites. Vous avez obtenu la réparation que vous avez voulue. — Bien que l’ancien curé d’Abrecave lui eût fait jadis part de ces premières charités que le collier de perles avait permises (Jammes) — Ils [des cataplasmes] n’avaient pas sur la paresse des organes l’action que la religieuse avait espérée (Martin du G.). » (le Bon usage. § 949).
pour tout dire,la confusion demeure encore dans mon esprit,pour une fois elle semble tenace.
pour les exemples cités dans la seconde partie de l’ intervention de Jean Bordes il débita des histoires que nous n’avons pas crues. Il a cité toutes les paroles que j’avais dites. Vous avez obtenu la réparation que vous avez voulue,
je n’ai aucune difficulté à ce niveau. Ma préoccupation se trouve au niveau des exemples que j’ai donnés où l’infinitif est sous-entendu et CHABARON l’a d’ailleurs reconnu.
A Joelle
si je vous comprends bien , l’accord se fait en fonction de ce à quoi on est attaché .
Dans votre exemple:Elle a pris toutes les fleurs qu’elle a pu (prendre), pensez-vous qu’on soit plus attaché au fait de prendre que lesDans ce fleurs elles-mêmes? ensuite dans l’exemple de Jean Bordes:Il m’a donné tous les renseignements que j’ai voulu (sous-entendu : qu’il me donnât), on est plus portés sur donner que sur les renseignements.
Dans l’exemple ,il m’a donné toute la somme que j’ai voulu, s’il n’y a pas accord, c’est parce qu’on est plus attaché à donner qu’à somme. connaissez-vous quelqu’un qui soit plus attaché au fait de donner qu’à l’argent?
en un mot,les choses semblent encore floues dans mon esprit.
VOTRE question :
Elle a pris toutes les fleurs qu’elle a pu (prendre), pensez-vous qu’on soit plus attaché au fait de prendre que lesDans ce fleurs elles-mêmes?
– ATTENTION : VOUS oubliez « pu » ==> elle n’a pas pu des fleurs mais pu prendre…
Il m’a donné tous les renseignements que j’ai voulu (sous-entendu : avoir), même si il y a une certaine possibilité pour que vous vouliez des renseignements…et que renseignements soit COD placé avant. Mais la règle veut qu’avec certains verbes, on envisage un infinitif sous-entendu.
Il convient de bien analyser le sens.
Je ne serais pas aussi formel que vous, pareto, concernant le dernier exemple de votre commentaire « Il m’a donné toute la somme que j’ai voulu ».
On peut aussi accorder après avoir répondu à la question j’ai voulu quoi ? que pour la somme, car j’ai quand même bien voulu la somme. On écrira alors « Il m’a donné toute la somme que j’ai voulue », tout comme dans l’exemple que j’avais fourni « Vous avez obtenu la réparation que vous avez voulue ».
Voici un avis de Bruno Dewaele (champion du monde d’orthographe) qui illustre toute l’ambiguïté de la question :
« Il est des cas pour le moins litigieux, où la tolérance devrait être de mise. Dans une phrase telle que « le coureur cycliste n’a pas reçu l’ovation qu’il avait espéré(e) » on est en effet fondé à hésiter. Considère-t-on qu’est sous-entendu, après le participe, l’infinitif recevoir ? Le participe passé restera invariable, […] Mais on peut aussi « espérer une ovation », comme on espère une récompense : partant, l’accord est tout à fait plaidable ! »