Conjugaison
Bonsoir,
La conjugaison est-elle correcte dans ces phrases?
1-Une semaine plus tôt, les habitants eussent été soulagés d’apprendre qu’ils n’auraient plus à supporter ces horreurs.
2- Cette séquence fut pour Quentin la plus belle qu’il ait tournée de sa vie.
3- Son patron était là, lui aussi, qui avait tenu à être des premiers à le féliciter.
4- C’était peu probable qu’il ait pu accomplir cette mission tout seul.
Merci!
Vos phrases sont justes, quelques remarques :
Cette séquence fut pour Quentin la plus belle qu’il ait tournée de sa vie / qu’il avait tournée. On admet l’indicatif pour exprimer une action qui a eu lieu / plus-que- parfait car la période est antérieure à la séquence.
Son patron aussi était là, lui qui avait tenu à être des premiers à le féliciter.
C’était peu probable qu’il ait pu accomplir cette mission tout seul. juste (subjonctif pour exprimer le doute)
1-Une semaine plus tôt, les habitants eussent été /auraient été soulagés d’apprendre qu’ils n’auraient plus à supporter ces horreurs/ qu’ils ne supporteraient plus ces horreurs/ qu’ils ne seraient plus obligés de supporter ces horreurs. Le conditionnel présent comme futur du passé est juste. En changeant de verbe, on évite la répétition de « auraient ». Auraient été / eussent été : conditionnel passé 1ère et 2è forme. Je suggère la 1ère forme au cas où la 2è serait trop littéraire.
Bonjour Paul65,
1- Une semaine plus tôt, les habitants eussent été soulagés d’apprendre qu’ils n’auraient plus à supporter ces horreurs.
En tant que subjonctif, « eussent été » n’a pas sa place dans cette phrase.
Comme variante du conditionnel passé, c’est envisageable, cela est l’équivalent de « auraient été » et il faut alors une hypothèse : ils eussent été soulagés si on leur avait dit qu’ils n’auraient plus à supporter… ils auraient été soulagés d’apprendre… La forme simple du conditionnel passé est très suffisante.
Y a-t-il une hypothèse sous-entendue dans votre phrase ? Elle n’est pas visible dans l’extrait. Comment l’écririez-vous au présent ?
* Hypothèse (en réalité ils n’ont pas appris) :
– au présent : aujourd’hui, ils seraient soulagés d’apprendre qu’ils n’auront plus…
– au passé : une semaine plus tôt, ils auraient été soulagés… ou ils eussent été soulagés d’apprendre qu’ils n’auraient plus…
* S’il s’agit d’un fait (ils ont appris), utilisez l’indicatif :
– au présent : aujourd’hui, ils sont soulagés d’apprendre qu’ils n’auront plus…
– au passé : une semaine plus tôt, ils furent soulagés d’apprendre qu’ils n’auraient plus…
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2- Cette séquence fut pour Quentin la plus belle qu’il ait tournée de sa vie.
Le subjonctif est sans doute le plus courant après le superlatif « la plus belle que ».
Mais l’indicatif peut être possible. Tranchez avec une autre personne et un autre temps : la plus belle que nous avons tournée / la plus belle que nous ayons tournée. Vous voyez que les deux sont possibles.
Plus précisément, si le superlatif est absolu-absolu, il faut obligatoirement un subjonctif : la plus belle que nous ayons jamais tournée.
Si le superlatif se réfère à un ensemble de séquences, l’indicatif est possible : la plus belle que nous avons/ayons tournée aujourd’hui.
Si vous considérez que « de sa vie » montre un absolu, alors vous avez raison d’utiliser un subjonctif.
Donc au présent : Cette séquence est pour Quentin la plus belle qu’il ait tournée de sa vie.
Pour la concordance des temps en passant le verbe de la principale au passé simple, on remplace le subjonctif passé par un subjonctif plus-que-parfait : Cette séquence fut pour Quentin la plus belle qu’il eût tournée de sa vie.
Résumé :
– C’est la plus belle qu’il a/ait tournée aujourd’hui.
– C’est la plus belle qu’il ait jamais tournée.
– Ce fut, c’était, la plus qu’il avait/eût tournée ce jour-là.
– Ce fut la plus belle qu’il eût jamais tournée.
Vous savez bien sûr que le subjonctif imparfait s’utilise de moins en moins (votre subjonctif passé suffit), donc vous pouvez aussi écrire :
– Ce fut la plus belle qu’il ait jamais tournée.
3- Son patron était là, lui aussi, qui avait tenu à être des premiers à le féliciter.
Pas de problème de conjugaison.
L’utilisation du relatif « qui » pour simplement reprendre le sujet précédent est rare, mais judicieuse ici. Cette figure de style suggère une cause (le patron était là parce qu’il voulait être le premier à…). Mais la coupure du complément « lui aussi » entre virgules perturbe un peu ce sens : retirez la virgule entre là et lui.
La formule « être des premiers » au lieu de « être un des premiers » est rare, mais elle est bien employée ici.
4- C’était peu probable qu’il ait pu accomplir cette mission tout seul.
Comme au point 2. Si vous la jouez élégant, utilisez le subjonctif plus-que-parfait : C’était peu probable qu’il eût pu accomplir cette mission tout seul.
Et utilisez alors la forme élégante de la construction impersonnelle : il était peu probable…
Bonjour et merci!
1- Quant à ma première phrase, je veux exprimer qu’une semaine plus tôt ils auraient été soulagés d’apprendre que (aujourd’hui), ils n’auraient plus à supporter ces horreurs. Je ne voulais tout simplement pas écrire « auraient » deux fois.
J’espère que « eussent été » est donc correct.
2- Quant à votre conseil de supprimer la virgule. Si je comprends bien, vous me conseillez d’écrire ainsi:
-Son patron était là lui aussi, qui avait tenu à être des premiers à le féliciter.
Ne pensez-vous pas qu’il serait plutôt mieux de la supprimer après « aussi »?
-Son patron était là, lui aussi qui avait tenu à être des premiers à le féliciter.
Merci encore!
1- Le premier verbe est donc un conditionnel dans le passé, tandis que le deuxième verbe est un futur dans le passé. Le premier s’exprime généralement par un conditionnel passé avec l’auxiliaire « avoir » (ils auraient été) et le deuxième par un conditionnel présent, mais par manque de chance le verbe est « avoir » (ils auraient). Ce n’est clairement pas le même verbe, c’est une coïncidence que le deuxième verbe soit le verbe « avoir », mais vous pensez qu’une forme différente pour le conditionnel passé rendrait la juxtaposition plus discrète. C’est loin d’être indispensable, le risque étant de faire artificiel, mais votre idée semble bonne à l’échelle d’une phrase. Par contre, si c’est le seul endroit du texte où vous utilisez ce subjonctif plus-que-parfait avec valeur de conditionnel passé, c’est encore plus artificiel. L’idée est très intéressante, c’est à mon avis inutile, mais c’est possible.
Ensuite, pour la compréhension, ajoutez un complément (qu’ils n’auraient plus jamais, qu’ils n’auraient désormais plus…).
2- Son patron était là lui aussi, qui avait tenu à être des premiers à le féliciter.
Oui, c’est bien ce que je conseillais. Pour utiliser cette tournure, il faut de préférence l’avoir lue, la connaître, l’intégrer personnellement, mais elle est assez fréquente dans la presse par exemple.
Sans virgule, c’est la cause absolue, une démonstration :
– Moïse le savait qui éleva dans le désert le serpent d’airain (Gustave Flaubert) : il le savait pour la raison qu’il avait élevé…
Avec une virgule, c’est une simple explication :
– Richard Ferrand le sait bien, qui obtint le poste après avoir été un éphémère ministre de la cohésion des territoires il y a 16 mois. (Le Courrier Picard, 10/09/2018)
Dans votre phrase, c’est une simple explication, donc virgule :
– Son patron était là, qui avait tenu à être des premiers à le féliciter : pour la raison qu’il voulait le féliciter, il était venu…
* « lui aussi » peut être ajouté, mais de préférence pas entre virgules entre « là » et « qui », au risque de briser la transition :
– Son patron lui aussi était là, qui avait tenu à être des premiers à le féliciter.
– Son patron était là lui aussi, qui avait tenu à être des premiers à le féliciter.
* et bien sûr le mot « lui » est inutile.
– Son patron aussi était là, qui avait tenu à être des premiers à le féliciter.
– Son patron était là aussi, qui avait tenu à être des premiers à le féliciter.
Si cette tournure avec un relatif sujet de la seconde proposition (je pensais qu’elle était intentionnelle) ne vous convient pas, articulez les deux propositions de façon plus explicite :
– Son patron lui aussi était là car il avait tenu à être des premiers à le féliciter.
– Son patron était là aussi ; il avait (en effet) tenu à être des premiers à le féliciter.
– Son patron était là, lui aussi qui avait tenu à être des premiers à le féliciter.
Non, votre suggestion n’est pas bonne, le « aussi » ne se rapporterait plus au premier verbe (être là) mais au deuxième (être des premiers), et je ne comprends plus la phrase.
Si vous tenez à « lui » comme introducteur du « qui », mettez le « lui » après la virgule et le « aussi » avant la virgule :
– Son patron (aussi) était là (aussi), lui qui avait tenu à être des premiers à le féliciter.
Mais la seconde proposition n’est alors plus l’explication de la première, elle devient une simple relative dépendant d’un pronom apposé mais décalé après le verbe (il est venu, lui qui…).