il serait mieux que / il vaut mieux que
Bonjour,
pourriez – vous expliquer les nuances d’utilisation de ces 2 tournures, s’il vous plaît ? Dans quelles situations nous devons les utiliser, quelles subtilités se cachent derrière.
merci d’avance.
Cordialement,
Le contexte peut jouer aussi sur les nuances de sens de ces locutions.
Par exemple
Votre professeur vous donne un conseil : il vaut mieux commencer par lire le roman avant de voir le film.
Personnellement, vous préférez voir le film d’abord.
Alors votre professeur insiste plus fermement « il vaudrait (vraiment) mieux lire d’abord le roman » qui peut être suivi de « sinon (l’interprétation du réalisateur peut vous éloigner du sens premier…) » ou encore de « afin de (mieux saisir le point de vue de l’auteur…) ».
Le conditionnel ici suggère alors plutôt une obligation, impératif atténué par l’emploi du conditionnel., équivalent à « il faut / il faudrait« .
Autre exemple (où la nuance est sur un autre registre)
Vous faites quelque chose qui déplairait à la personne qui partage votre vie.
Votre ami proche vous dit : il vaudrait mieux qu’elle / il ne l’apprenne pas. (afin de ne pas le blesser, la mettre en colère, etc.)
Vous l’avez fait, rien ne s’est su, et votre ami vous dit : il vaut mieux qu’elle / il n’en ait rien su. (cela vaut mieux pour toi, car sinon elle / il t’aurait quitté, etc.)
Il y a une nuance en effet :
Il vaut mieux que est une affirmation simple
Il serait mieux que : il y a une atténuation : prudence ? politesse ?
Le conditionnel sert aussi à l’atténuation, parce que ce mode est le mode de l’hypothétique.
On peut avoir aussi : il vaudrait mieux que qui est équivalent à il serait mieux que. Ou : il est mieux de + infinitif, équivalent de il vaut mieux que
En complément des autres réponses, on peut aussi rappeler que le présent de l’indicatif traduit en français ce que l’on appelle une « vérité générale » comme on en trouve dans les sentences et proverbes : « Mieux vaut tenir que courir », « Il vaut mieux faire envie que pitié », « Il faut savoir partir à point ».
L’usage du conditionnel remet souvent la phrase dans un contexte personnel ou particulier. Comparez : « Il vaut mieux partir rapidement » et « Il vaudrait mieux que tu partes immédiatement ».