« il » peut-il être facultatif dans l’expression « il ne reste que »

« Le pouvoir s’articulerait en deux corps : une puissance décisionnelle sans pareille pour X et dans les mains de Y, ne resterait que l’aura de l’autorité. »

Peut-on se passer ici de « il » ou est-il obligatoire ? Je ne trouve rien sur le sujet, et j’ai l’impression que la phrase est plus fluide sans ce pronom personnel qui a je pense une valeur neutre ici.
Merci d’avance pour vos réponses.

Alvieni Membre actif Demandé le 27 décembre 2022 dans Général

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3 réponse(s)
 

Pour moi, il reste est l’emploi impersonnel du verbe rester, comme « il y a, il faut, il se peut, etc.
Dans cet emploi impersonnel, je conserve le pronom, sinon c’est bancal.

joelle Grand maître Répondu le 27 décembre 2022

Je n’ai moi-même pas compris la réponse de Tara avec cet ajout du « et ». Je n’y comprends plus le sens de ma phrase.
CParlotte, je suis d’accord avec votre nouvelle virgule, j’hésitais à mettre les deux, pour encadrer la proposition « et dans les mains de Y ». Vous parlez d’une construction spécifique à certaines phrases négatives, c’était justement ma question, mais je n’ai trouvé aucune source qui en parle. A noter que j’avais plutôt appris que pour « ne… que » on parlait de phrase restrictive, mais peut-être cela fait-il partie des phrases négatives.
Quand vous dites que la proposition de Tara « rend la phrase encore plus incompréhensible », cela veut dire que vous la trouvez incompréhensible de base ? Sur quel point, que je puisse corriger ?
Dans tous les cas, merci à vous pour vos réponses, même si j’avoue ne pas y avoir trouvé une règle convaincante.

Alvieni Membre actif Répondu le 30 décembre 2022

Vous avez raison de rectifier mon « certaines phrases négatives » en « des phrases restrictives », car c’est de cela qu’il s’agit ici.

On écrit rarement :
— Peuvent venir les personnes vaccinées.
Mais on peut écrire facilement, avec une restriction en tête de phrase :
— Ne peuvent venir que les personnes vaccinées.
Et la forme impersonnelle est correcte mais à mon avis peu employée :
— Il ne peut venir que des personnes vaccinées.

Avec une autre phrase, un autre verbe, les deux constructions paraissent naturelles et équivalentes :
— Dans mon potager ne poussent que des mauvaises herbes.
— Dans mon potager, il ne pousse que des mauvaises herbes.

Pour ce qui concerne votre phrase, les deux constructions sont valides :
— quand le pouvoir a disparu, ne reste que le prestige de la fonction.
— quand le pouvoir a disparu, il ne reste que le prestige de la fonction.
Mais il ne faut pas penser que la première construction est une construction impersonnelle dont on a retiré le « il ». On a un verbe conjugué selon son sujet postposé.

Maintenant, sur la compréhension :
L’aura de l’autorité qui reste dans les mains, ça fait quand même des images imbriquées un peu bizarres, je visualise mal…
— La structure, avec deux points au milieu de la phrase, puis deux conséquences l’une après l’autre, mais construites différemment, la première comme un simple groupe nominal, la deuxième comme une proposition, ce n’est pas très carré. Mais c’est peut-être bien, si ça correspond à un enchaînement d’idées.
— La rupture de construction après « deux corps » est perturbante. Si j’écris : « Il y a deux corps : le pouvoir pour l’un, et le prestige pour l’autre« , il y a apparemment une erreur syntaxique, car ni le pouvoir ni le prestige ne sont des corps. J’écrirais « Il y a deux corps : l’un a le pouvoir, l’autre a le prestige« . Mais c’est à cause du sens que je donne aux deux points, et vous avez en fait certainement le droit d’écrire ce que vous voulez dans l’ordre que vous voulez.
— Mon conseil serait donc de faire plus carré (deux corps : d’une part X, d’autre part Y) pour qu’on comprenne la structure de la phrase d’un survol. Ou au contraire d’assumer une phrase totalement rédigée, sans les deux points, et avec des mots de liaison, des adverbes, des pronoms… (… autour de deux corps dont le premier, X, verrait le renforcement de… tandis que le second, Y, ne garderait que… tandis qu’au second ne resterait que…).

le 30 décembre 2022.

Le pouvoir s’articulerait en deux corps : une puissance décisionnelle sans pareille pour X et dans les mains de Y, et  ne resterait que l’aura de l’autorité.

Ainsi, nous avons simplement une inversion du sujet.
En face de la tournure impersonnelle, l’inversion est une simple variante combinatoire,
A noter qu’on ne peut pas toujours employer indifféremment la forme personnelle  ou la forme impersonnelle avec les verbes qui peuvent être soit personnels soit impersonnels comme rester, exister, venir… par exemple.

il est venu du monde : oui. Du monde est venu est plus improbable.
La faible quantité d’information contenue dans « du monde » rend plus difficile l’inclusion  de monde dans un syntagme sujet.
Lorsque la quantité d’information attribuée à un syntagme nominal est inférieure à un certain seuil, la réalisation impersonnelle devient possible, probable, imposée.

Dans le cas de la phrase que vous proposez, il semble que la forme impersonnelle est possible mais moins probable (et donc  moins fluide, ce que vous sentez) que l’inversion du sujet: Le pouvoir s’articulerait en deux corps : une puissance décisionnelle sans pareille pour X et dans les mains de Y, et il  ne resterait que l’aura de l’autorité.

Tara Grand maître Répondu le 27 décembre 2022

1/
Le et que vous ajoutez n’est pas forcément justifié, il rend la phrase encore plus incompréhensible (quels sens lui donnez-vous ?). Je pense qu’il faut décaler la virgule après le X :
Avec cette réforme constitutionnelle, le pouvoir s’articulerait en deux corps :
– une puissance décisionnelle sans pareille pour X,
– et dans les mains de Y ne resterait (ou il ne resterait) que l’aura de l’autorité.
C’est même l’absence de virgule et l’absence de « et » qui semblent permettre cette construction.

2/
Admettons que dans « ne resterait que l’aura de l’autorité » nous ayons simplement une inversion du sujet, comme vous dites. Quelle serait donc la proposition sans inversion ? Serait-ce « que l’aura de l’autorité ne resterait  » ? Évidemment non. Donc ce n’est pas une simple inversion du sujet. C’est une construction spécifique à certaines phrases négatives, qui a des traits communs avec la forme impersonnelle (il ne reste que deux chaises = ne restent que deux chaises = seules deux chaises restent).

3/
Pourquoi « du monde est venu » est-il improbable ? C’est très courant. Pouvez-vous expliquer ?
Pourquoi « il ne reste que l’aura » est-il moins probable que « ne reste que l’aura » ? Pouvez-vous expliquer ?

le 30 décembre 2022.

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