Il a paru que
Bonjour !
J’aimerais vous demander s’il est correct de dire ceci:
Mon plat était fade, il a paru que j’avais oublié le sel !
Merci pour votre aide.
Adriano
Non « il a paru » n’est pas une tournure correcte.
Mes suggestions : il semble que j’avais oublié le sel / je pense que j’avais oublié le sel / on dirait bien que…
Mon plat était fade, il a paru que j’avais oublié le sel !
La formulation est correcte Adriano, quoique soutenue.
On a là une forme impersonnelle du verbe paraître au sens évidentiel.
Le TLF ne mentionne cette acception qu’à la forme négative (qui commande alors un subjonctif dans la subordonnée) :
♦ Il ne (me) paraît pas que + subj. Il ne (me) semble pas que. Il ne paraît pas qu’il [Le Corrège] soit jamais sorti de son pays natal (Gautier)
Le Littré ne propose que des exemples où le verbe à la forme impersonnelle est suivi d’un nom
♦ Impersonnellement, en parlant de personnes et de choses. Il a paru autrefois des hommes audacieux qui… Quand il paraîtra de grands génies. Il paraît une comète.
Mais on rencontre beaucoup d’occurrences de cette tournure, et comme vous pourrez le constater dans les exemples suivants, relevés dans des contextes les plus variés :
– si parfois il paraît que mon nom et ma parole ont été presque oubliés …
– il paraît que ces efforts et leur résultat coulent de source, toutefois à un certain point …
– il paraît que Kopøivnice est une ville moderne avec des grands ensembles en béton mais …
– il paraît donc que la carrière de Klimt est passée sans transitions de l’académisme le plus conventionnel au …
– il paraît que les écrans électroniques grande taille sont un sujet spécialisé étroit.
Cathy vous propose d’autres tournures, et à vous de choisir si vous conservez votre énoncé initial (qui me semble, à moi, plutôt élégant) ou non. Il y a un contraste entre la trivialité du fait amené : l’oubli du sel, et l’expression soutenue mais ce peut être plaisant.
Désolée de vous contredire Prince, dans le lien que vous donnez, l’Académie accepte « il a paru » dans le sens de « il s’est trouvé / il est advenu« , avec pour exemple :
« Il a paru de grands génies dans ce siècle-là. »
Désolée de vous contredire Tara, ce sont les mêmes acceptions que donne le Littré dans l’exemple que vous donnez :
« Il a paru autrefois des hommes audacieux qui… »
Adriano, si vous voulez être compris par les Français, et être sûr de ne pas utiliser des tournures erronées ou archaïques, je vous suggère vivement de ne pas utiliser « il a paru« , dans quelque phrase que ce soit.
Vous avez raison Cathy pour l’exemple que vous citez : Il a paru autrefois des hommes audacieux qui…
Relisez-moi, je l’avais bien noté.
Cependant, out de suite après, vous lirez :
Mais on rencontre beaucoup d’occurrences de cette tournure, et comme vous pourrez le constater dans les exemples suivants, relevés dans des contextes les plus variés :
Suivent donc des exemples à rapprocher du sens proposé par Adriano dans la phrase :on plat était fade, il a paru que j’avais oublié le sel !
C’est bien le cas de :
Il paraît donc que la carrière de Klimt est passée sans transitions de l’académisme le plus conventionnel
Ou, pour garder le même temps : il a donc paru que la carrière de Klimt était passée sans transitions de l’académisme le plus conventionnel .
Excusez-moi Cathy, mais vous ne pouvez pas balayer ainsi les observations de vos interlocuteurs pour affirmer aussi fermement que vos assertions sont celles qui doivent être prises en compte.
Il serait plus judicieux de demander au moins d’autres avis avant de trancher de cette façon.
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Paraître a pour sens premier : Se présenter à la vue, soudainement ou progressivement (TLF)
Les fleurs mâles paraissent dès l’hiver, se manifestant sous la forme de chenilles suspendues aux branches.
On peut tout à fait effectuer la transformation de cette phrase personnelle en phrase impersonnelle :
Il paraît des fleurs mâles dès l’hiver, se manifestant sous la forme de chenilles suspendues aux branches.
Comme on peut écrire : un dieu est dans le ciel ou il est un dieu dans le ciel
Les verbes « paraître » et « être » étant alors accidentellement impersonnels.