Grammaire : attribut du COD
Bonjour,
Dans mon cours la proposition subordonnée relative adjective peut être épithète ou attribut du COD .mais il ne donne pas d’exemple pour le second. Sur internet , dans la phrase » J’ai mangé une pêche qui semble pourrie » , « qui semble pourrie » serait attribut du COD « une pêche » mais un autre cours indique qu’il est épithète du COD . Je suis perdue ! Pouvez-vous m’éclairer ? Merci d’avance .
J’ai mangé une pêche qui semble pourrie
« Pourrie » est attribut du pronom « qui ».
La relative « qui semble pourrie » est une expansion du nom « pêche », on peut, ici la remplacer par un adjectif « presque pourrie » par exemple. elle complète le nom « pêche »: on peut la dire épithète
Le verbe attributif est à l’intérieur de la proposition relative.
Voici par exemple, deux relatives attributs du sujet :
Son opinion est que vous ne pouvez rien y faire.
Cet homme n‘est pas qui vous pensez
En ce cas observez : le verbe attributif est extérieur à la proposition relative. Il appartient à la principale
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L’attribut du COD ne peut être qu’un adjectif ou un groupe nominal, jamais une proposition relative :
Nous l’avons senti assez triste : « triste » est attribut du COD « le »
Je considère de garçon comme mon frère : « frère » est attribut du COD « garçon »
tu as trouvé ce dessert délicieux : « délicieux » est attribut du COD « dessert »
Comme l’adjectif attribut du COD, la relative attribut du COD se repère quand la phrase perd son sens sans ce complément et qu’on peut la reformuler plus directement, en faisant du COD un sujet.
— J’ai la tête lourde = ma tête est lourde
— J’ai la tête qui tourne = ma tête tourne
Mais pas : j’ai la tête
— Je voudrais une vie utile = je voudrais que ma vie soit utile
— Je voudrais une vie qui serve mon pays = je voudrais que ma vie serve mon pays
Mais pas : je voudrais une vie
Cette notion (ici relative attribut du sujet réel) peut aussi être appliquée aux formules présentatives :
— C’est Martin que j’ai épousé = c’est Martin mon mari
Avec la phrase, « j’ai un travail qui me plaît », on ne peut pas trancher a priori entre les sens épithète (j’ai un travail, et ce travail me plaît) et attribut (mon travail me plaît).
Votre phrase présente un problème de concordance des temps. Vous ne devriez pas tenter de réfléchir à partir de mots juxtaposés formant des phrases au sens incertain, car la notion d’attribut fait appel au sens ; et n’attendez pas de la personne qui a choisi cette phrase pourrie comme exemple qu’elle vous explique quoi que ce soit. C’était dans un cours ? Dans l’absolu, on peut considérer que le verbe « manger » peut parfois introduire un COD avec un attribut (les pêches, je ne les mange que pourries), mais dès qu’on remplace l’adjectif attribut par une relative comme celle de l’exemple, cette relative me paraît devenir une simple déterminative (je mange uniquement des pêches qui semblent pourries). La différence entre le sens attributif « il faut qu’elles soient » et le sens restrictif, « quand elles sont » s’efface.
Le plus simple est de ne chercher de relative attribut qu’associée à des verbes qui sont clairement réputés occasionnellement attributifs, comme avoir, vouloir, souhaiter, chercher…