« gens »
Bonjour,
J’ai plusieurs questions concernant les « gens ».
Tout d’abord, pourquoi de telles règles compliquées : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/gens/36606#difficulte ? Pourquoi ces règles insensées (selon moi) ? (Je ne demande pas les règles, je les ai.) Y a-t-il une raison ?
Puis, je cherche des adjectifs qui se prononceraient de la même manière au masculin et au féminin, qui s’écrivent différemment et qui pourraient être mis directement avant les mots gens. Exemple : ‘des …es’ gens mais « …s, des gens » Avez-vous des exemples de tels adjectifs ? Je pensais aux participes, mais peuvent-ils se mettre directement avant un nom ?
Ensuite, pourquoi de tels écarts aux règles ? Ou ici aussi.
Enfin, dans cette page de l’Académie française : https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9G0532, à la fin, il est écrit » Titre célèbre : Les pauvres gens, poème de Victor Hugo, dans La Légende des siècles (1859). »
Ne devrais-ce pas plutôt être Les Pauvres Gens d’après la règle sur les majuscules dans les titres (Pour un titre avec un déterminant défini, qui n’est pas une phrase, on met une majuscule sur le nom auquel il se rapporte, ainsi qu’aux mots situés entre ce nom et son article, ainsi qu’aux noms symétriques à celui qui contient une majuscule, ainsi qu’à tout mot qui porte habituellement une majuscule.) ?
Un grand merci !
Concernant la maj. aux titres d’oeuvres, l’Académie écrit dans « Questions de langue » :
« Si le titre commence par un article défini, le premier nom qui suit cet article ainsi que les adjectifs et adverbes le précédant éventuellement prennent la majuscule : Les Misérables, Les Très Riches Heures du duc de Berry, Le Petit Chaperon rouge, Le Vilain Petit Canard. »
Effectivement, on doit écrire : Les Pauvres Gens.
« la Compagnie n’applique pas toujours les règles qu’elle édicte ou rappelle »
Effectivement, je suis d’accord, comme je l’ai dit ici. Cependant, la grande question est « Pourquoi ? ». Pourquoi son rôle est de dicter des règles, mais ne les applique-t-elle pas ? Pourquoi ces « Immortels moralisateurs » créent des règles qu’ils ne respectent pas ? Pourquoi ? C’est à en devenir fou…
Français, je te donne l’historique de ce mot d’après Grevisse (j’ai simplifié un peu !Je n’ai pas parlé notamment des dialectes et du wallon). Cet hist. explique bien des difficultés actuelles…
Le fr. gens provient du pluriel latin (fém.) gentes , qui , selon Wartburg, s’employait sporadiquement depuis Horace avec le sens qu’a le mot fr.
S’appliquant à des hommes (ou à un ensemble d’hommes et de femmes), il était normal que le masc. remplace progressivement en fr. le genre étymologique.
Cependant le fém. se maintient quand l’adj. fait corps avec le nom : dans la Passion de J. Michel , toutes gens s’oppose à tous noz gens.
Les deux genres pouvaient apparaître dans la même phrase : Toutes les gens dessus nommés ( Telles veilles [= vieilles] gens deviennent jaleux et glous [= jaloux et avides].
De là la règle actuelle, consacrée par Vaugelas. À noter que, pour Vaugelas, tout ne pouvait s’accommoder devant gens avec les autres adjectifs fém. que ce nom demandait ; on ne disait pas, selon lui, toutes les bonnes gens.
Merci pour ce point aussi.
Relativement au dernier point : la règle typographique (ce n’est pas de l’orthographie) retient le système des majuscules ordonnées que vous citez pour les « titres d’oeuvres » (en fait le classement alphabétique de ces oeuvres). Lorsqu’un poème est cité à côté du recueil auquel il appartient, c’est ce dernier qui prend le pas, qui est « l’oeuvre ». Si le poème est cité isolément, il devient l’oeuvre.
Encore une fois, la typo (majuscules, traits d’union, italique, caractères, ponctuation en partie) est affaire de contexte. Aucun typographe n’est jamais entré à l’Académie, qui semble ne pas toujours comprendre de quoi il s’agit mais applique en revanche ses décisions arbitraires en dépit du bon sens. Mais là, l’exemple cité est correct.
« Aucun typographe n’est jamais entré à l’Académie »
Tout comme il n’y a pas de linguiste…
Euuh… Je ne suis pas sûr d’avoir compris.
La règle des majuscules ne s’applique pas aux poèmes ? Elle s’applique seulement aux recueils, livres, films, tableaux, etc. bref aux œuvres et un poème seul n’est pas une œuvre ? Est-ceci ?
Exact pour les linguistes, lexicographes. On connait bien le recrutement des agrégés (Lettres classiques) qui bossent à l’Académie et dont le C.V. ne comporte aucun élément moderne (maitrise des bases de données, des concepts linguistiques, du traitement de l’information). Ce n’est pas une question de niveau mais d’orientation du travail effectué.
Oui, les « titres d’oeuvres » sont une notion éditoriale , ce qui compte c’est le « catalogue » littéraire, musical, etc. Un poème n’est jamais publié isolément à l’origine. L’italique reste en revanche essentielle et c’est elle qui lui confère valeur de « citation ».
Et il n’y avait pas une histoire alors, que le titre du poème, contrairement à l’œuvre devait être entre guillemets ?
Normalement non, sauf si vous avez choisi ce parti pour tout un ouvrage. Je n’ai jamais vu cette solution…
Exemples pour Baudelaire :
1. J’ai vu l’albatros, c’est intéressant. Reportage ornithologique, pas de commentaires, n’est-ce-pas ?
2. J’ai vu L’Albatros, c’est intéressant. On est censé savoir de quoi il retourne.
3.J’ai vu L’albatros, c’est intéressant. Les Fleurs du mal me passionnent. Le nom de l’oeuvre est à côté.
Merci pour ces informations.
Réponse à votre deuxième question : adjectif se prononçant identiquement au masculin et au féminin, s’écrivant différemment, et pouvant précéder au pluriel le mot « gens » :
– Dans notre parti, nous ne représentons pas la bourgeoisie, mais les vrai(e)s gens.
Bonjour,
Merci, mais en avez-vous d’autres ?
Deux hommes m’ont aidé. Je ne sais pas comment remercier de telles gens.
Deux femmes m’ont aidé. Je ne sais pas comment remercier de telles gens.
C’est le mot « gens » en lui-même qui pose un problème.
J’ignore ce que vous souhaitez démontrer, mais dans une argumentation, un seul contre-exemple suffit à invalider la démonstration de votre contradicteur.