Fut ou furent ?
Bonjour !
J’écrivais un texte, et l’une phrases était « la première chose qu’elle vit furent les yeux bleus ». Une amie m’a corrigée en disant que l’accord du verbe se fait avec « la première chose » et que la phrase doit donc être « la première chose qu’elle vit fut les yeux bleus ».
Pour ma part, je trouve que ça sonne bizarre à l’oreille, encore plus si je mets la phrase au présent (la première chose qu’elle voit est les yeux bleus…). De plus, je pensais que ça marchait comme pour « ce sont les vacances ». Mon amie m’a alors dit que ce serait le cas si j’avais écrit « la première chose qu’elle vit, ce furent les yeux bleus ».
La plupart de mes connaissances s’accordent à dire que le verbe doit donc être au singulier. Mais une autre amie à contacté un parent prof en fac de lettres qui lui a dit que c’était bien « furent ».
Du coup, qui a raison ? Est-ce fut ou furent ? Pourquoi ? Quelle est la règle ?
Bonjour,
Le sujet du verbe semble bien être « la première chose » , le verbe être est ici un verbe d’état (ou une copule) et « les yeux bleus » l’attribut du sujet (« la première chose » et les « yeux bleus » représentent un seul et même élément).
On accorde en général le verbe avec le sujet (qui le précède). La première chose (qu’il vit) fut les yeux bleus.
Ce qui gêne dans votre phrase, c’est que l’un et l’autre sont deux groupes nominaux qui n’ont pas le même nombre….
Ici, on peut dire : Ce sont les yeux bleus qui sont la première chose qu’il vit, mais pas, c’est la première chose qu’il vit qui sont les yeux bleus. D’où l’on peut conclure que le sujet réel est le groupe nominal « les yeux bleus ». Et accorder avec lui :
La première chose (qu’il vit) furent les yeux bleus.
Vous trouverez d’autres exemples ou méthodes pour distinguer le sujet réel et l’attribut ici: : http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?t1=1&id=4462
Le malaise de votre phrase est plus syntaxique que grammatical.
La reprise d’un groupe nominal, surtout complexe (ici avec une relative) s’accompagne très souvent de l’introduction d’un pronom comme C‘, cela, etc. avant le verbe.
— L’important c’est d’aimer (ou la rose…) ;
— Le plus beau de tous les tangos du monde, c’est celui que j’ai dansé dans tes bras ;
— La matière qu’elle préfère, c’est la ouate.
Vous pouvez certes techniquement enlever ledit pronom, mais la phrase en est parfois blessée et il faut une bonne raison (nombre de pieds dans un vers ?) pour s’en priver.
Bien entendu, s’il y a conflit en nombre entre les sujets apparent et réel, comme dans votre exemple, le procédé devient presque obligatoire. Il vaut donc mieux privilégier : « La première chose qu’elle vit, ce furent les yeux bleus », tel que cité d’ailleurs dans votre question.
« Le fondement de la religion chrétienne, ce sont les quatre évangiles. »
La meilleure façon de résoudre le problème, c’est en effet la vôtre.
😉
[La première chose qu’elle vit] fut/furent [les yeux bleus].
Doit-on voir le schéma :
[sujet] [verbe] [attribut]
ou
[attribut] [verbe] [sujet]
(inversion poétique)
Je dirais que les deux sont possible, mais compte-tenu de la nature sentimentale des propos, j’opterais pour la forme poétique, c’est-à-dire la seconde
Le verbe doit s’accorder avec le sujet, ainsi on utilisera « furent » qui s’accorde avec « les yeux bleus ».
(J’attends de voir les réponses des experts.)
Attention Jacklsjack, être est un verbe attributif, il ne se construit pas avec un complément d’objet.
Je dirais que les deux sont possible, mais compte-tenu
Je dirais que les deux sont possibles, mais compte tenu