Fut-elle ou fût-elle
Bonjour,
Je suis tombée sur cette phrase dans un livre : « Il a le souci de la vérité, fut-elle désespérante, destructrice du bonheur, fut-elle mortelle, sans pour autant perdre de vue l’utilité. » Ne faut-il pas écrire « fût-elle » au lieu de « fut-elle » ?
(Merci d’avance !)
Oui, vous avez raison.
Nous n’avons pas affaire ici au passé simple de l’indicatif, mais à l’imparfait du subjonctif :
La routine si puissante en France, où toute nouveauté, fût-elle [= même si elle est] excellente et parfaitement pratique, est sûre d’être mal accueillie. (Gautier dans le Petit Robert, à l’article « routine ».)
Il fallait écrire :
Il a le souci de la vérité, fût-elle désespérante, destructrice du bonheur, fût-elle mortelle, sans pour autant perdre de vue l’utilité.
La différence entre « elle fût » et « elle fut » repose sur un temps de conjugaison peu utilisé : l’imparfait du subjonctif, employé lorsque l’on pratique un français plutôt soutenu.
« Elle fut » correspond tout simplement au passé simple, à la 3e personne du singulier. C’est cette forme que vous utiliserez le plus fréquemment, comme par exemple dans : « Elle fut stupéfaite d’apprendre la nouvelle. »
« Elle fût », déclinaison de « falloir » à la 3e personne du singulier, appartient donc à l’imparfait du subjonctif. On rencontre cette conjugaison dans des phrases comme « encore aurait-il fallu qu’elle fût apte à se déplacer ».
Attention ! Fusse-t-elle n’existe pas.
Y aurait-il lieu d’employer un passé simple ici ? Bien sûr sue non…
Il faut bien un imparfait du subjonctif. Il y a une idée d’hypothèse (quand bien même serait-elle).
Tara
La valeur de ce fût-elle est l’hypothèse :>> serait-elle. Il n’a pas la valeur « habituelle » d’un subjonctif.