frousser
Extrait du livre de Sylvain Tesson chez Gallimard « Dans les forêts de Sibérie »
La neige tombe du matin au soir. On entend frousser les flocons.
Je ne trouve pas la définition de frousser ?
Pouvez-vous réchauffer ma mémoire qui doit être saisie par le froid ?
Bonjour,
Je reviens vers vous à propos de ce mot. Voici la réponse de Jean-Pierre Otte, auteur ayant utilisé ce mot dans son livre L’Amour en eaux dormantes, que j’ai récemment interrogé : frousser, froussement : il s’agit de deux sens complémentaires dans le même terme : froisser ou être froissé, et du bruit, du bruissement qui en résulte… C’est un mot que mes grands-parents employaient… Il dépend de cette réponse que ce mot doit être un régionalisme et qu’il pourrait avoir pour synonymes, selon le contexte : froissement, bruissement, bruissage, frôlement, frou-frou, froufroutement, glissement, souffle, chuchotement, chuchotis…
Bien à vous
Merci Ellierim d’être revenu nous donner ces indications !
Bonjour,
Il s’agit d’une coquille.
On entend froisser les flocons.
Ref: TLFI – froisser
Au part. passé. Un bruit léger d’eaux froissées parvenait jusqu’à moi (GRACQ, Syrtes, 1951 p. 214).
c) P. ext. Frotter légèrement. Des feuilles sèches que le vent froissait contre un échalas faisaient un petit bruit inquiet .
Coquille, coquille ? La marée descendante atteindrait-elle donc aussi Gallimard ?
Même hors contexte, je flaire là la création pure et dure d’un mot pour les besoins du texte et de l’Écriture. Après tout, frousser est assez évocateur : la peur (frousse) de la mort blanche, l’enfouissement candide sous les cristaux qui tombent en continu, la grande Faucheuse qui apprête son blanc trousseau de noces morbide…
Fabriquant à tombereaux ouverts dans mes propres textes des vocables inédits et surprenants, je ne suis pas choqué et cela me ravit : si cela n’est pas une coquille vide, j’en ferai une de mes perles…
Il me faudrait donc contacter l’éditeur voire M. Sylvain Tesson pour que la plénitude tombe drue et recouvre toute peur !
Cela sert toujours d’avoir un éditeur dans ses contacts.
Allez-y, ne refroussez pas chemin…
Bonjour,
Je cherche moi aussi la signification du verbe « frousser » employé par Sylvain Tesson dans son livre « Dans les forêts de Sibérie », d’autant plus qu’il emploie dans un autre livre le terme « froussement ». Ce terme froussement est employé par d’autres auteurs, tels que J. Giono « , à au moins deux reprises, dans » Le Chant du monde » et dans « Que ma joie demeure« , J.-P. Otte dans « Eaux dormantes » et J. Brault dans « La Naissance des nuages« . Mes recherches sur ces deux mots n’étant pas concluantes , quelqu’un aurait-il enfin trouvé la définition de ces deux mots ?
Merci de votre aide.
@Lemaitre
Votre recherche est intéressante et confirme qu’il ne s’agit pas d’une erreur isolée mais d’un usage volontaire. En revanche, il m’a été vraiment impossible de le localiser dans un dictionnaire, même étendu ou ancien. Par ailleurs, Giono est familier de l’invention verbale et j’ai trouvé une note de lecture relevant pas moins d’une quinzaine de termes nouveaux dans le Chant du monde.
Il n’en reste pas moins que l’existence de ce mot chez au moins trois autres auteurs donne à réfléchir : influence ou hasard, nul ne le sait…
Bonjour,
Une piste peut-être du côté d’un mot qui aurait appartenu au parler franc-comtois…
On trouve aussi dans le Berry, le verbe freusser :
- Faire du bruit en passant à travers les branches ; froisser les rameaux en les écartant : « Le gibier est là, l’entendez-vous freusser dans le bois ? » — (Hippolyte-François Jaubert, Glossaire du centre de la France, 1855).