Fourbir
Bonjour,
Au sujet du verbe « fourbir », peut-on l’utiliser au sens figuré de « prendre soin », « chérir ».
Par exemple, « fourbir un voeu »?
Merci par avance de votre réponse.
Pardon, je voulais écrire fourbir…
mais les claviers n’en font qu’à leur tête…
Nettoyer ou préparer avec soin, voilà le sens de fourbir.
Donc pas pour fourbir un voeu.
J’ai corrigé ma faute de frappe
Merci.
Vous avez écrit « fournir » mais j’imagine que c’est bien de « fourbir » dont vous parliez.
Je me posais la question car au sens figuré, on pourrait se demander.
Par exemple, ici : « Vous reverrai-je, mademoiselle? − Je l’espère, monsieur, répondit Clotilde, peu capable, en ce moment-là, (…) de fourbir un protocole » (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 96).
Bonsoir,
– Les sens figurés et extensifs de FOURBIR, selon le TLFi
La phrase de Bloy y est citée…
Le soulignement est de mon fait.
Le serveur ne fonctionnera peut-être pas.
Au fig.
Fourbir ses armes. , S’armer, se préparer à la guerre« (ROB., Lar. Lang. fr.). P. ext. Se préparer au mieux à affronter un danger, une épreuve (généralement morale). N’ai-je pas eu raison de faire auparavant [avant de me livrer corps et âme au drame en cinq actes] fourbir mes armes par Esculape-Nacquart? (BALZAC, Lettres Étr., t. 2, 1850, p. 220). Elle [la Parisienne] (…) trouvera dans deux magnifiques apparences : Greta Garbo et Marlène Dietrich, l’exemple d’un idéal qui consiste (…) à fourbir contre les hommes les armes du sex-appeal (COCTEAU, Portr.-souv., 1935, p. 123).
Préparer avec soin (comme une arme). Fourbir un épigramme. La vie moderne n’exige pas d’autres armes que l’esprit et la bravoure, De Ryons a fourbi son esprit et sa bravoure; mais, à cette défiance continuelle, il a perdu l’habitude de s’abandonner (BOURGET, Nouv. Essais psychol., 1885, p. 61). Il en est [des hommes] qui préparent leur crime, qui méditent leur trahison, qui fourbissent leur mensonge (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 966).
B. P. ext. [Le compl. désigne des objets domestiques, des surfaces polies] Nettoyer, faire briller en frottant vigoureusement. Fourbir une casserole, des couverts; fourbir qqc. avec de l’émeri, du grès pilé, du sable. Synon. astiquer, polir. Elle garde, comme reliques, une paire de souliers élégants pour la scène (…) elle les fourbit et les enferme comme des armes précieuses (COLETTE, Belles saisons, 1954, p. 102) :
… j’ai vu les servantes en sabots blancs, en bonnets volants, en caracos d’indienne, qui fourbissaient les escaliers et frottaient les carreaux; par l’entrebâillement des portes, on aperçoit des acajous resplendissants (…) des cuivres qui brillent comme de l’or; c’est une monomanie de propreté, un vertige, une folie!
DU CAMP, Hollande, 1859, p. 15.
Emploi abs. Elle [Mélanie] fourbissait, récurait, frottait du matin au soir (HUYSMANS, En mén., 1881, p. 104).
P. plaisant. [Le compl. désigne une pers.] Nettoyer en frottant vigoureusement, en s’attachant avec minutie à rendre parfaitement propre. On me nettoyait hebdomadairement à la maison (…). On m’avait fourbi le samedi; le dimanche on me passait à la détrempe; ma mère me jetait des seaux d’eau (VALLÈS, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 127). May enfonce son index (…) dans chaque narine (…) elle fourbit ses cavités avec la virtuosité d’un plongeur qui rince des flûtes de Champagne (COLETTE, Entrave, 1913, p. 56).
P. métaph. ou au fig. Exécuter, façonner de manière brillante et avec un soin minutieux jusque dans les moindres détails; préparer avec soin. Synon. polir. Il faut au peuple un dieu par les prêtres fourbi (HUGO, Châtim., 1853, p. 354). Vous reverrai-je, mademoiselle? Je l’espère, monsieur, répondit Clotilde, peu capable, en ce moment-là, (…) de fourbir un protocole (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 96). »
– Dict. de l’Académie française, FOURBIR :
« Fig. Fourbir ses arguments, se préparer à affronter un contradicteur. »
Paul,
Que voulez-vous dire par « fourbir un voeu » ? Préparer soigneusement un voeu (à adresser a qqn) » ?
Je voulais dire, le préparer, l’entretenir dans ses songes, comme un précieux.
Il me semble que cela ne serait pas à contre-emploi.
Et attention ,la phrase serait dans un roman.
Leendder, plutôt oui, quand on voit les sens extensifs de « fourbir » ». Et puis, ce verbe a bien le sens de « préparer avec soin ».
Les risques, tu les connais mieux que moi : ça risque de ne pas passer la vérif du correcteur (si tu en a un), ou bien le lecteur risque de fort s’étonner de « fourbir un voeu », par ex.