Fondre deux propositions en une

Bonjour,

Cette phrase-ci vous semble t-elle correcte ou s’agit-il d’une formulation orale ?

Isaac aurait eu une coquille qu’à la moindre contrariété, il s’y serait réfugié.

Arcane Amateur éclairé Demandé le 20 juin 2023 dans Général

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2 réponse(s)
 

Bonjour,
Dans la Grammaire méthodique du français, on classe ce genre de construction à structure grammaticale singulière, où la subordonnée est introduite par que ou simplement juxtaposée, parmi les systèmes corrélatifs d’expression de la condition. Un des exemples cités est le suivant : « Les enfants étaient-ils un peu tristes (qu’)aussitôt leur mère les consolait. » Le vôtre est construit exactement sur le même modèle et vous pouvez même vous passer de la conjonction que : « Isaac aurait eu une coquille qu’à la moindre contrariété, il s’y serait réfugié. » ou « Isaac aurait eu une coquille, à la moindre contrariété, il s’y serait réfugié. »

Bruno974 Grand maître Répondu le 20 juin 2023

Le mot « que » n’introduit-il pas la principale plutôt qu’une subordonnée ? Est-ce que vraiment les principales introduites par « que » ne donnent pas un petit côté popu et donc oral à la phrase (Si c’était gratuit, il en prendrait. Ce serait gratuit, il en prendrait. Ce serait gratuit qu’il en prendrait.) ? Cette construction ne demande-t-elle pas un verbe postposé dans la subordonnée exprimant la condition ?

le 20 juin 2023.

Le système est en effet inverse. Dans l’ouvrage cité en référence, on constate expressément que le fait principal est exprimé par la seconde proposition, celle introduite  par que, tout en qualifiant néanmoins celle-ci de subordonnée. Qu’en disent d’autres grammairiens ?

L’inversion n’est cependant pas un phénomène exceptionnel. On peut ainsi exprimer une relation de cause à effet  dans un sens ou dans  l’autre, avec une subordonnée de cause (« Il est parti parce qu’il s’ennuyait.« ) ou de conséquence (« Il s’ennuyait si bien qu’il est parti.« ) ; les faits sont identiques, pas la mise en avant.

Quant au caractère populaire de l’insertion de la conjonction que, somme toute  facultative, il me semble l’avoir rencontrée aussi dans des textes classiques  (à vérifier).

le 20 juin 2023.

Merci beaucoup !

Et au vu de votre exemple, je suppose qu’une formulation avec Isaac aurait-il eu serait également correcte ?

Arcane Amateur éclairé Répondu le 20 juin 2023

Autant dans l’exemple de la grammaire où le verbe est conjugué à l’imparfait de l’indicatif la forme interrogative est incontournable et exige  la présence inversée du pronom, autant avec un conditionnel elle n’est pas utile quoique possible. Mais pourquoi vous encombreriez-vous de mots  superflus ? Personnellement, je préfère sans ils et sans que : « Isaac aurait eu une coquille, à la moindre contrariété, il s’y serait réfugié. »

le 20 juin 2023.

Je trouve que, la conjonction « que » donne du relief, insiste. Ce peut être intéressant.

le 20 juin 2023.

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