Fonction de « au parc » dans la phrase : « Je vais au parc »
Quelle est la fonction de « au parc » dans la phrase ci-dessous ?
Je vais au parc.
Est-il complément circonstanciel (C.C) de lieu ?
Je doute car normalement, un C.C doit pouvoir être supprimé sans que cela fasse perdre son sens à la phrase. Or il nous resterait comme phrase dans ce cas : « Je vais », ce qui n’a pas de sens.
C’est bien un complément circonstanciel de lieu qui est essentiel comme nombre de compléments circonstanciels qui ne peuvent être ni supprimés ni déplacés sous peine d’incohérence ou d’imprécision.
Je suis de l’avis de Joëlle. Il me semble que c’est la façon la plus simple d’analyser le complément.
Le dire complément essentiel de lieu n’empêche nullement de voir qu’il entretient avec le verbe aller un double rapport, sémantique et syntaxique .
Le -1 attribué à Joëlle me gêne (on met beaucoup de -1 à tort et à travers ces temps-ci. Je lui mets un +1 pour au moins rétablir les choses.
Il ne faut jamais oublier que, pour un même énoncé, plusieurs analyses sont parfois (toujours ?) possibles : la langue est au-delà des conventions grammaticales. On peut poser différentes grilles pour l’analyse d’un énoncé, l’essentiel est qu’elles soient justifiées.
D’après les manuels scolaires (10 – Les complements essentiels du verbe | Lelivrescolaire.fr), le « complément essentiel de lieu » (c’est un vocable qui me parle « mieux » ) demeure néanmoins un complément du verbe. Il n’est pas circonstanciel car il ne précise pas des circonstances mais indique un lieu, objet de l’action.
(PS sur ce coup je n’ai attribué aucun -1)
Pour Riegel, Pellat et Rioul (Grammaire méthodique du français), « au parc » est un complément d’objet indirect qui entretient avec le verbe aller un double rapport, sémantique (appelé par le sens même du verbe) et syntaxique (dont la construction est contrôlée par le verbe).
Les auteurs expliquent (4.2 Le complément d’objet indirect) :
« Le complément d’objet indirect (c.o.i.) est introduit par diverses prépositions, dont les deux plus fréquentes sont à et de :
(1) à : penser à l’avenir / obéir à la loi / appartenir à la classe dirigeante / aller à l’étranger, etc. «
L’Académie de Montpellier confirme que ce groupe nominal prépositionnel complément du verbe est bien un COI (cf. dernier § p.1) différenciable des compléments circonstanciels :
Compléments circonstanciels de phrase, de verbe.pdf (ac-montpellier.fr)