Faut-il répéter « ne » ?
Dans la phrase de Descartes, j’ai une confusion au sujet de « ne » :
« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. »
J’ai peut-être tort, mais j’aurais vu à la fin « … plus qu’ils n’en ont. »
Le sujet de la répétition du « ne » a déjà été traité, mais je n’arrive pas à le retrouver.
Je vous remercie d’avance pour vos éclaircissements.
Bonjour Zully.
Effectivement, le ne explétif peut facultativement être utilisé dans une subordonnée introduite par que suivant un adverbe de comparaison.
Mais cela n’est pas obligatoire.
Descartes et vous avez donc raison.
Bonjour Zully, le ne (n’) que vous auriez ajouté dans plus qu’il n’en ont est un ne explétif, il n’a pas la même fonction que le ne (n’) de n‘ont point coutume qui est lui un élément de la négation ne… pas, il ne me semble donc pas qu’on puisse parler de « répétition ». Le ne explétif est facultatif, je pense comme vous que sa présence contribue à donner à la phrase un style plus soutenu, mais peut-être n’en était-il pas de même à l’époque où Descartes l’a écrite, la langue française ayant considérablement évolué en près de quatre siècles…
Bonjour,
Cette phrase est l’incipit du « Discours de la méthode » de René Descartes. Notre professeur de philosophie nous avait demandé de l’apprendre par cœur, et au cours suivant il avait interrogé quelques élèves. Ce fut un désastre ! Je repense souvent à ce lamentable épisode et à la déception de notre professeur. En ce qui me concerne j’aurais su la réciter et je ne l’ai pas oubliée.
Je pense que le ne n’est pas nécessaire dans cette phrase, toutefois je mettrais un s à même ( ceux mêmes…)
Je vous remercie, PhL, de votre explication. J’ai hésité un bon moment avant de poser la question.
Effectivement, ChristianF, il ne s’agit pas d’une répétition. Je vous remercie.
Czardas, cela me fait plaisir de vous lire. Effectivement, le texte que je lis est en rapport avec ce que vous écrivez. J’imagine la tête de votre professeur et me permets de vous féliciter de ne pas avoir oublié la phrase en question.
Dans le cas présent, l’auteur en a fait sa compagne. Je suppose que vous auriez plaisir à lire le texte en entier. L’auteur cite plusieurs de ces phrases incipit parmi lesquelles la première phrase de la Phénoménologie de l’Esprit de Hegel qui aborde « également d’emblée, pour ainsi dire bille en tête, ce thème assez effrayant de l’étant ». Je suppose que cela doit vous dire quelque chose.
Comme la phrase de Descartes sera reproduite, je vais demander à l’auteur d’ajouter le « s » : ceux mêmes. Je vous remercie, Czardas.