« Est-on jamais trop vieux ? «
Est-ce correct ? ou dois-je écrire : N’est-on jamais trop vieux ?
Tara,
Je ne comprends pas pourquoi vous répondez en commentaire d’une réponse de Joëlle.
D’ailleurs votre réponse est incompréhensible, erronée, et non documentée.
Youyou,
Je vous confirme que « n’est-on jamais » est une tournure inappropriée dans ce cas de figure.
Voici ce qu’en dit l’Académie :
JAMAIS En un temps quelconque, à un moment, en un jour quelconque.
Elle m’est plus chère que jamais. Si vous venez jamais me voir, je vous montrerai ma collection. C’est un homme consciencieux, s’il en fut jamais.
J’ignore s’il a jamais affirmé cela. C’est ce qu’on pourra jamais dire de plus fort.
Y parviendra-t-il jamais ? A-t-on jamais vu pareille insolence ? Expr. Sait-on jamais ? se dit à propos d’une chose peu probable, mais dont on refuse d’écarter complètement l’éventualité.
Aussi, vous l’aurez compris, pas de négation dans cette tournure :
Est-on jamais trop vieux pour commencer une nouvelle vie, est-on jamais trop jeune pour entreprendre ?
On n’est jamais trop vieux, il faut en effet la négation avec jamais pour l’affirmation.
Est-on jamais trop vieux ? – sans la négation est possible aussi ; jamais a le sens de « sur toute notre vie »
N’est-on jamais trop vieux ? je ne comprends pas ce que cela signifie.
Voir ici
http://monsu.desiderio.free.fr/curiosites/jamais.html
Eh bien, si :
N’est-on jamais trop vieux pour apprendre ? << On n’est jamais trop vieux pour apprendre
Alors que, avec « jamais » positif :
Est-on jamais trop vieux ? << on est à un moment trop vieux (il arrive un jour qu’on soit trop vieux).
Un « jamais » qui n’est pas accompagné de la négation « ne » signifie en réalité « un jour » ou « au moins une fois » ou « déjà » :
— si jamais il vient…
— a-t-on jamais vu cela ?
Donc si vous voulez dire :
— est-il vraiment possible d’être trop vieux pour changer d’avis ?
Alors dites :
— est-on jamais trop vieux pour changer d’avis ?
Ne mettez pas le « ne » d’un éventuelle négation. Je suis persuadé que c’est là votre question, car vous savez bien évidemment que pour former une phrase interro-négative maladroite, il faudrait ajouter « ne » (n’est-il vraiment pas possible d’être trop vieux pour changer d’avis…), mais vous n’êtes pas con à ce point-là. Et de toute façon cette phrase, pour peu qu’elle ait un sens, serait assez difficile à interpréter.
Donc dans votre phrase, bien que vous nous la présentiez incomplètement, la réponse est clairement non, n’ajoutez pas un « ne » de négation.
Maintenant, Tara et phil-en-trope font semblant de ne pas comprendre votre question et abordent la simple proposition interro-négative du type « n’es-tu jamais venu ? ». N’en tenez pas compte, c’est constamment qu’ils donnent des réponses totalement indépendantes de la question. Ils estiment que leur réponse a plus de valeur que la question, et parfois même se contentent de critiquer en commentaires les réponses des autres.
Les phrases interrogative et interro-négative sont évidemment proches : « es-tu venu ? » et « n’es-tu pas venu ? » posent finalement la même question avec des approches différentes, et c’est sur cela que Tara et phil-en-trope attirent votre attention. Et on en arrive ainsi à des absurdités comme l’exemple de phil-en-trope : « Vas-tu jamais au cinéma ? » qui signifierait peut-être « vas-tu parfois au cinéma » dans un registre périmé. Si on dit encore « si jamais tu vas », ou « es-tu jamais allé », on ne dit plus « vas-tu jamais ».
Ils savent que le mot « jamais » peut parfois vouloir dire « dèjà ». Ils savent qu’une phrase peut être interro-négative. Mais ils n’abordent pas ces deux idées ensemble, alors que c’est manifestement l’objet de votre question.
S’ils lisent ma réponse, ils vous donneront probablement demain un exemple d’auteur peu moderne qui a écrit le mot « jamais » dans une phrase interro-affirmative au présent, voire un nouveau mot issu d’une fantasmée « nouvelle grammaire » pour justifier leurs phrases bizarres. Ne tenez pas compte de leurs réponses.
Les deux phrases sont correctes.
L’une est la version négative de l’interrogation, la réponse affirmative se fera en si (la réponse négative en non) :
N’est-on jamais trop vieux pour s’amuser ?
= N’arrive-t-il jamais un/le moment où on est trop vieux pour s’amuser ?
— Si, ça arrive.
— Non, ça n’arrive jamais.
L’autre en est la version positive, la réponse affirmative se fera en oui (la réponse négative en non) :
Est-on jamais trop vieux pour s’amuser ?
Arrive-t-il un/le moment où on est trop vieux pour s’amuser ?
— Oui, ça arrive.
— Non, ça n’arrive jamais.