Ensuite, je ne sais plus. La nuit a passé.
Bonjour. Dans cette composition de Camus reprise en objet, pourriez-vous m’indiquer pourquoi celui-ci utilise « avoir » (expression de la possession) au lieu d' »être » ( expression d’un état, d’une attitude, d’une action). Personnellement, j’aurais écrit cette phrase : La nuit est passé. Il me semble que sa formulation choc un petit peu. Serait-ce une figure de style ou quelque chose du genre ? À moins qu’il ne s’agisse d’une tout* autre histoire. Quel est votre avis à ce sujet ? Cordialement.
* Vérification faite par ce lien : https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/expressions-francaises/2017/05/14/37003-20170514ARTFIG00004-c-est-une-toute-autre-histoire-ne-faites-plus-la-faute.php
« Avoir » est un auxiliaire, tout comme « Être ».
Le verbe passer s’emploie avec les deux auxiliaires, en fonction du sens.
La nuit a passé –> le temps s’est écoulé
La nuit est passée –> l’événement est derrière nous
Voici les règles :
« Passer » se conjugue avec « être » pour un fait accompli /le résultat d’une action :
– Le facteur est passé.
– Tu avais dix minutes pour faire ce travail ; le temps est passé.
– Le carburant est passé de l’état liquide à l’état gazeux.
« Passer » se conjugue avec « avoir » quand il s’agit d’une action :
– Pendant les vacances, le temps a passé si vite !
– Deux mois ont passé depuis qu’elle occupe ce poste.
– J’ai passé deux examens. Je ne suis passé à aucun d’eux (= réussir).
On dit aussi :
– Je suis / j’ai passé par là.
– Il est / a passé dans l’autre camp.
– Elle est / a passé comptable principale.
Sources : « Dictionnaire des difficultés du français moderne » (J. Hanse)
« Dictionnaire des difficultés de la langue française » (A.V. Thomas)
Bonjour Cathy,
je réside en Suisse et la conjugaison avec avoir est encore bien ancrée dans l’usage pour les tournures que vous citez :
– j’ai passé par là.
– Il a passé dans l’autre camp.
– Elle a passé comptable principale.
Bonsoir Ouatitm. Eh bien ! J’aurais du mal avec la Suisse. Un peu comme l’accent canadien mais version écrite. Bonne soirée.
Bonsoir « Le verbe passer s’emploie avec les deux auxiliaires, en fonction du sens. » Il fallait la trouver celle-là ! Sérieusement, ce type de formulation n’est-elle pas d’une autre ère ? Oui ! oui ! je viens de réviser, il n’y a pas si longtemps de cela/ça, les homonymes et celui de « R » en particulier. Il faut bien les placer quelque part ceux-là. Excellente soirée. 🙂
Vous trouverez la réponse sans le Larousse :
passer
Verbe intransitif du 1er groupe groupe / Auxiliaire être
(auxiliaire être, quelquefois avoir) Avoir un mouvement de déplacement, en particulier par rapport à quelqu’un ou à quelque chose. Lire plus
Remarques :
Passer, verbe intransitif. Aujourd’hui, passer, verbe de mouvement, est presque toujours conjugué avec l’auxiliaire être dans son emploi intransitif (la manifestation est passée par les boulevards). La conjugaison avec l’auxiliaire avoir (la manifestation a passé par les boulevards), sans être incorrecte, paraît vieillie. La nuance entre la conjugaison avec avoir, exprimant l’action, et la conjugaison avec être, exprimant le résultat de l’action ou le fait accompli, est de moins en moins sentie dans la langue contemporaine. Cette nuance reste perceptible à la lecture des anciens auteurs, par exemple chez Mme de Sévigné : « J’ai passé par là, c’est une des choses les plus cruelles du monde » ; mais, chez le même auteur : « Je suis passée de l’excès de l’insolence à l’excès de la timidité ».
Cdlt
Avoir le choix entre les deux auxiliaires est précieux.
Merci Vous me réveillez d’un véritable cauchemar… un double sens pour les auxiliaires ! Toutefois, je puis supposer que le formule utilisée par Camus était en vogue début du XX e siècle. La phrase reprise en objet provient de L’Étranger paru en 1942. Il en a coulé de l’eau depuis lors… sous les ponts je veux dire. Excellente soirée. .
Cathy Lévy
La nuit est passéE
Sa formulation choque
Nosferatus
Oh non ! Là, vraiment, c’est abusé. Je suis sûr qu’il y était là ce E à sa place. C’était sa mission ! Avec beaucoup d’amour, je l’avais glissé subtilement derrière ce é qui le précède. Il a dû se cacher le pauvre hère. C’est toujours comme cela avec les E. Il a dû avoir peur de quelque chose. Qui sait, il est fort timide ce gars vous savez. Et puis, on y pense, et… Enfin, de toute façon, tout le monde sait très bien que le participe passé avec être s’accorde avec le sujet… sauf moi… ce matin en tout cas ! Voici ce qui est certain : c’est pas encore gagné pour la certification ! Une confusion sur le participe passé de la voix pronominale suivie de l’infinitif voire sur une confusion sur l’anacoluthe, passe encore. Mais là… Vraiment, c’est le coup sur la tête ! Par contre, c’est sans commentaire pour l’accord de l’adjectif. Trois lettres funestes. Celles-là, l’on ne saurait (pas) les cacher, elles sont trop nombreuses pour cela. Merci pour les corrections. Cela est bien utile. Car, celles-ci vont me pousser à relire une fois de plus mes prochaines publications sur votre média. Quel chance ! 🙂
joelle
@nosferatu Vous avez écrit « Auxiliaire avoir : expression de la possession » : il a mangé (il ne possède rien).
Cathy Lévy
J’aime bien votre humour en tout cas, ça fait du bien de sourire un peu !