Elles se sont répondu
Rebonjour,
J’ai une nouvelle question.
On écrira :
– Elles se sont répondu (elles ont répondu à qui ? À elles-mêmes
Mais pourquoi dans les tableaux de conjugaison c’est accordé ?
Ils écrivent :
– Ils se sont répondus
– Elles se sont répondues
– Nous nous sommes répondus etc.
Est-ce une incohérence ?
Merci de nouveau
Bonjour Tony, effectivement en toute logique répondu ne devrait pas s’accorder ici puisqu’on ne répond pas quelqu’un mais à quelqu’un (voire pourquoi pas à soi-même). Mais vous avez raison, la plupart des tableaux de conjugaison (y compris celui de mon Petit Robert — électronique) font l’accord, ce qui me semble absolument faux. Je ne vois aucune justification ni aucune explication à cela… 😳
Merci pour votre réponse Christian.
Oui alors là je n’arrive pas à comprendre. En tout logique, l’accord est impossible ..
Pourtant, ces tableaux n’accordent pas les verbes tels que (se parler, se nuire, se succéder) etc. Alors qu’ils ont la même construction
J’intuite que ces tableaux doivent être constitués de façon « mécanique » à partir d’un ensemble de règles, du genre : « les verbes occasionnellement pronominaux s’accordent lorsqu’ils sont transitifs (elles se sont regardées, elles se sont entendues) et pas lorsqu’ils sont intransitifs (elles se sont nui, elles se sont plu) ». Or répondre est transitif puisqu’on répond quelque chose, c’est peut-être cela qui induit ces algorithmes en erreur.
À moins bien sûr qu’il n’y ait pas d’erreur, mais là j’avoue que j’en serais baba…
Il y a une page de ce site sur la question qui indique explicitement qu’il ne faut pas l’accord. C’est ici.
Effectivement, une recherche sur les différents « conjugueurs » disponibles sur Internet montre curieusement que tous accordent – peut-être pas tous, mais je n’en ai pas trouvé un seul qui ne le fasse pas. Comme le dit ChristianF, cela vient sans doute de l’algorithme de construction des pages concernées.
Merci pour votre recherche Jbambaggi. En effet, je pense que vous avez raison tous les deux.
Cependant, quoi qu’il en soit, l’accord est fautif, nous sommes bien d’accord
L’application stricte de la règle conduit à écrire en effet Ils se sont répondu.
Il est rassurant de constater que de très nombreux auteurs ne commettent pas la faute. Voyez, par ex., ci-dessous.
« Revue française de science politique – Volume 42 – Page 129
https://bks.google.fr/books?id=GuMkAQAAMAAJ1992 – Extraits – Autres éditions
« En outre, si l’on essayait de représenter graphiquement les courants d’idées que se sont répondu, entrecroisés, opposés, il faudrait un espace multidimension- nel. «
Cet extrait du 42e volume de la RFSP fait bien la différence entre se sont répondu et se sont entrecroisés notamment.
Concernant l’origine de la faute, j’ajoute à ce qui a été déjà écrit que bien des auteurs accordent le part. passé de verbes pronominaux alors qu’il devrait rester invariable, par attraction de l’accord du part. passé avec le verbe être. De plus, en ancien français, le participe passé conjugué avec cet auxiliaire s’accordait presque toujours…
Prince, vous dites que bien des auteurs accordent le participe passé des verbes pronominaux par attraction… quand on cite un auteur dans un exemple grammatical, qui cite-t-on au final ? L’auteur ou son correcteur ? Encore faut-il qu’il en eût un.