Écarlate, incarnat, bleu et vermeil
Bonjour,
Un adjectif de couleur, quand il est également un nom, ne s’accorde pas ; sauf pour pourpre, rose, mauve, fauve, écarlate et incarnat qui sont variables. Et en effet, la rose et la mauve sont des fleurs de ces mêmes couleurs, le fauve a quant à lui un pelage fauve et le pourpre est le mollusque dont on tire ce pigment. Mais quid de « écarlate » et « incarnat » ? De plus pourquoi « bleu » et « vermeil » ne font-ils pas partie de cette liste alors qu’ils sont également des noms en plus d’être des couleurs ?
Dans l’attente de vos réponses,
Sycamore.
Bonjour,
Lorsque pourpre désigne la couleur son genre est féminin.
L’or des genêts et la pourpre des bruyères frappaient mes yeux d’un luxe qui touchait mon cœur. JJ ROUSSEAU
Écarlate, fauve, incarnat, mauve, pourpre, rose sont assimilés à de véritables adjectifs et prennent l’accord.
Bleu, jaune ,vert , rouge sont des adjectifs qui prennent l’accord.
Le vermeil est un métal précieux constitué d’argent recouvert d’or (jaune ou gris, de 18 ou 22 carats) par un traitement galvanoplastique.
La couleur vermeille tire sur le rouge vif. L’adjectif vermeil s’accorde en genre et nombre
Bonjour Sycamore,
D’apres cnrtl, l’écarlate était une étoffe de qualité supérieure.
Bonsoir Sycamore,
Votre question concernant « bleu » est fort pertinente. On peut en effet se demander
pourquoi l’adjectif « bleu » n’est-il pas invariable vu qu’il s’agit d’une couleur désignée par un nom commun (cf. un bleu sur le corps) ?
Réponse : bleu a d’abord été adjectif avant d’être employé comme nom, tandis que, par ex., pour orange cela a été le contraire.
Bonne nuit à tous ! 🙂
Bonjour,
Merci de me rassurer sur la pertinence de cette interrogation qui m’avait fort troublé par l’apparente simplicité de l’adjectif « bleu »…
Cependant, toute logique que soit votre réflexion Prince, elle me semble mise en défaut par Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe et professeur agrégé de lettres modernes, qui affirme que « C’est par habitude que « fauve » et « incarnat » sont incorporés à cette liste d’exceptions. Il semblerait pourtant que ceux-là n’en fussent pas, et qu’ils eussent été de véritables adjectifs de couleur avant de devenir noms… C’est ainsi que le fauve doit son nom à son pelage « d’un jaune tirant sur le roux », conformément à ce que signifiait l’adjectif dans la langue germanique… » C’est pourtant ce qui est arrivé pour le bleu, couleur qui donna son nom aux bleus (de travail aussi) alors pourquoi ne pas l’intégrer dans cette liste ? L’usage commun l’éloignant peut-être de la singularité de « fauve » et « incarnat »…
Intéressons-nous maintenant à « incarnat »… La réponse de Sylvamat sur « écarlate » d’après le CNRTL me donna l’idée de m’y renseigner sur « incarnat » et j’y découvris le trèfle incarnat aux fleurs rouge sang… Ce qui coïncide parfaitement avec l’explication de Bruno Dewaele : « incarnat » était seulement un adjectif puis on donna son nom à une plante de sa couleur et voilà qu’il entre dans la liste des exceptions !
Cela ne répond cependant pas à la question du vermeil qui, dans quelque ordre que ce soit, est bien à la fois une couleur et un nom (l’hypothèse de l’usage l’éloignant du statut d’exception étant ici à écarter selon moi)…
En vous remerciant de toutes vos réponses,
Sycamore.