Du coup
Bonjour,
Je sais que « du coup » est une expression qui est souvent employée à tort et à travers dans de nombreuses phrases et qu’elle énerve plus d’un puriste.
Cependant, (sauf erreur de ma part) l’Académie française considère que l’expression adverbiale « du coup » exprime l’idée d’une cause agissant brusquement », et qu’à sa valeur consécutive s’ajoute donc une valeur temporelle traduisant une quasi-simultanéité.
Exemple : Un pneu a éclaté et du coup la voiture a dérapé
Considérant ceci, nous pouvons donc admettre l’emploi de cette expression dans les exemples suivants, n’est-ce pas ?
Elle a fait tomber son sac, du coup tout son maquillage s’est renversé
Elle vient de se cogner et du coup, elle a l’œil gonflé
Il a pouffé de rire en buvant, du coup, il a failli s’étouffer
Pensez-vous correct d’employer cette expression dans les autres cas suivants s’il vous plaît ?
Je n’ai pas fini de manger, du coup non, je ne débarrasserai pas la table tout de suite
Elle vient juste de partir, du coup, je suis seul dans la maison
Il ne s’est pas méfié, du coup, il a été attaqué dès qu’il a eu le dos tourné.
Merci par avance pour vos retours
Cocojade
Bonjour Cocojade !
Je suis une adepte de « du coup ». Je ne saurais vous dire pourquoi cette expression me plaît. Enfin, je pourrais, mais …
1Je n’ai pas fini de manger, du coup non, je ne débarrasserai pas la table tout de suite
2Elle vient juste de partir, du coup, je suis seul dans la maison
3Il ne s’est pas méfié, du coup, il a été attaqué dès qu’il a eu le dos tourné.
L’expression s’utilise très souvent avec cette valeur de conséquence, sans qu’il y ait forcément l’idée de simultanéité. C’est ce que relève le TLF :
« Du coup. À la suite de quoi :
… les hasards d’une conversation avec sa mère l’amenèrent à en faire l’aveu, et le lièrent ainsi à une fantaisie de gosse, qu’il eût si facilement abandonnée, qu’il était du coup dans l’obligation de poursuivre. »
– s’ajoute à cette valeur de conséquence, une notion de vivacité, presque d’inattendu, et qu’on trouve dans vos phrases (1 2 3)
– il y a une couleur d’oral à cette expression. Certains pourraient préférer : donc – en – si bien que – conséquence de quoi – alors… et il est vrai que selon le contexte (surtout écrit) je troquerais mon « du coup » par l’une d’entre ces expressions.
Je suis heureuse de vous retrouver Tara ! (vous et aussi votre esprit de réflexion ^^)
Je suis comme vous Tara. Certes, si je passais un examen, oral ou écrit, ou bien si je souhaitais être plus « respectueuse » de notre jolie langue française, je choisirais souvent une expression autre (un peu plus dans les « cordes » à défaut d’être un peu plus « dans le coup » 😉 )… mais je reconnais que j’utilise cette expression de manière assez régulière, car elle me semble bien résumer ce que feraient des expressions plus longues et/ou plus lourdes et/ou plus anciennes… pour le même résultat de compréhension, au final.
En fait, j’ai posé cette question par rapport à un « jeunot » que je connais et qui se fait régulièrement reprendre en utilisant cette expression 😉
Il me sait assez « sévère », façon de parler 😉 … (dans le sens respectueuse de la langue française et son étymologie) alors il m’a demandé s’il commettait réellement une véritable « horreur » en termes de français, avec ses « du coup ».
J’ai été autant circonspecte, partagée, ignorante qu’inutile à savoir vraiment lui répondre. Et je voulais lui apporter un bon retour.
Tempête sous un crâne… vous me connaissez, cela tournait en boucle.
En résumé, je suis ravie par votre réponse Tara.
Je crois que, même lorsqu’on adore la langue française (ses tenants et aboutissants), il faut aussi savoir s’adapter à l’évolution de notre langue (preuve en est de toutes les expressions d’autrefois qui n’ont plus cours, ayant été remplacées par d’autres plus… usitées au fil du temps)
Ce qui me semble en « définitif » le plus important, comme vous, c’est que ce « du coup » ait bien la synonymie appropriée.
Par conséquent…à la suite de quoi, etc.
Et non pas…toutefois ou néanmoins (qui marquent une opposition) comme j’ai pu en voir la proposition sur certains sites pourtant dédiés à notre langue.
Merci de m’avoir offert le plaisir de votre retour Tara
(c’est valable aussi quand nos avis divergent… même si ma foi, c’est assez rare 😉 )
À bientôt
Cocojade
… pour ce qui est de la « vivacité », je crois qu’au début de l’usage de cette expression elle devait l’être. Puis par la suite, n’en est resté que le versant « conséquence »….enfin, il me semble
Ce qui agace non pas les puristes mais les les simples gens soucieux de parler correctement, c’est le « tic verbal » qu’est cette locution, souvent superflue. Elle n’est pas la seule, il y en a des dizaines que l’on entend à tout bout de champ, fruits du psittacisme propre à notre époque. Finalement, elles passent pour mieux laisser la place à d’autres… qui ne seront pas mieux.
Inutile donc, à mon sens, de disserter longuement là-dessus. La langue française ne manque pas de tournures pour exprimer précisément ce que l’on pense, en particulier à l’écrit. Cultivons la diversité !
Bonsoir Chambaron,
Ravie de vous revoir ! (même si ce n’est que par épistolaire 😉 )
J’entends ce que vous dites et je suis en quasi parfaite harmonie avec vous.
Je n’ai pas posé cette question pour moi…si ce n’est pour être à même d’essayer de donner une sorte de « transmission » à même d’être « logique » et « comprise » par un de nos descendants.
(entendez par là, ceux qui sont issus de « notre » génération et qui s’attachent à « comprendre »)
Cultiver la diversité, je suis pour (pour ne pas dire que je la prône)
Ce que je cherche, c’est à comprendre « pourquoi » et surtout… sur quelles bases « sensées, construites et issues de réelles « règles de français », se reposent les anti-« du coup » ?
Je suis preneuse de votre retour à ce sujet précis Chambaron 🙂
Bonne fin de soirée
… je cite » Inutile donc, à mon sens, de disserter longuement là-dessus »
Avec tout le respect que je vous dois, et ce, très sincèrement, il ne s’agit pas là de disserter Chambaron.
Il s’agit d’apporter réponse…
(Pas à moi …perso, à la base ce sujet me semblait également « inutile »… bien qu’intéressant)
… aux jeunes générations qui se soucient de la langue française, et qui, après nous…la transmettrons à leur tour.
Je ne suis pas certaine que « disserter » sur ce sujet soit réellement »inutile »… vous ne pensez pas ? 😉
Je ne vais pas faire le contraire de ce que je dis et me lancer dans une dissertation. Pour moi, la plupart du temps c’est une forme essentiellement orale, qui remplit la phrase (fonction dite phatique) au même titre que des mots comme bon, eh bien, n’est-ce pas ?, tu vois, toussa-toussa, des onomatopées et quelques autres bricoles. Inutile de chercher des sens précis.
En fait… après mes échanges avec Tara, j’ai apporté un début de réponse au « jeunôt » (qui est féru de français et qui l’utilise à bon escient la plupart du temps)
Sa nouvelle question est :
Alors puisque j’utilise l’expression « du coup » dans le sens qui lui a été attribué (valeur de conséquence)… pourquoi me reprend-on ? D’où cela peut-il bien venir ?