« Dont » suivi de prépositions

Répondu

Bonjour,

Je bloque sur un problème avec « dont » suivi de prépositions et ça me casse la tête selon les exemples que je trouve dans mes livres ou sur Internet. Du coup, j’ai parfois l’impression que quelques phrases que j’écris en me basant sur certains exemples me semblent trop bizarres, tordues ou incompréhensibles.

Par exemple, quelle phrase serait la plus juste :

A) Le péché dont il ne pouvait se rendre compte de l’importance.
B) Le péché de l’importance de quoi (ou duquel) il ne pouvait se rendre compte.

Les exemples ci-dessous provenant du site CNRTL ne sont pas très étoffés pour m’aider, même si j’en comprends la règle :

En principe, dont ne peut dépendre d’un complément introduit par une préposition. Ainsi, on ne dira pas : Son fils, dont il songe à l’avenir, ou son fils, dont il se réjouit de la réussite, mais son fils, à l’avenir de qui il songe, ou son fils, de la réussite duquel il se réjouit.

Et il n’y a rien de plus sur quoi je pourrais me baser ou en comprendre certaines règles.
Par exemple, les phrases suivantes sont-elles justes, « dont » étant suivi de prépositions ? J’ai un doute.

1) Un geste devenu impulsif dont il avait de la difficulté à se défaire.
2) Le roi de l’habillement de qui Gabriel se moquait.
3) Le roi décria les habits dont venaient de le vêtir ses tailleurs.

Merci !

Caroline Amateur éclairé Demandé le 11 avril 2018 dans Général

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3 réponse(s)
 
Meilleure réponse

Bonjour Caroline, les règles d’utilisation de dont ont largement évolué au cours du temps et sont devenues moins strictes, même si elles continuent d’alimenter les controverses. Les exemples du site CNTRL ne doivent donc pas être pris au pied de la lettre. Aujourd’hui il est admis d’employer dont d’une façon générale au sens de de qui, de quoi, duquel… pour des êtres animés ou des objets, avec ou sans préposition. La phrase A : Le péché dont il ne pouvait se rendre compte de l’importance me semble parfaitement correcte, la phrase B apparaît beaucoup plus lourde (seul duquel y est possible, et non de quoi). Les phrases 1, 2, et 3 ne sont pas dans le même cas (l’antécédent de dont n’y est pas introduit par une préposition) et ne posent donc pas de problème (dans la 2 on aurait aussi pu dire duquel Gabriel se moquait ou dont Gabriel se moquait, en le faisant éventuellement précéder par une virgule pour ne pas risquer de l’associer à l’habillement).

ChristianF Grand maître Répondu le 11 avril 2018

D’accord avec la réponse de ChristianF. J’ajouterai juste que la première phrase, si elle n’est pas fausse, est toutefois un peu dérangeante. Proposition : Il ne pouvait se rendre compte de l’importance du péché (ou de ce péché). Mais il est vrai que c’est un langage qui semble un peu moins châtié.

Clic Grand maître Répondu le 12 avril 2018

Merci pour vos réponses !

Donc, malgré les exemples du site CNRTL, on pourrait écrire Son fils, dont il songe à l’avenir ou Son fils, dont il se réjouit de la réussite sans que cela paraisse faux ? Et moi qui me casse la tête à tourner mes phrases dans un sens et dans l’autre depuis des jours pour qu’elles soient le plus justes possible !

Cela dit, je trouve dommage que ces règles ne soient pas mises à jour – ou plutôt « assouplies » – avec le temps, tant dans les livres récents que sur les sites de grammaire ; elles sont toujours aussi strictes et vous font croire que vous écrivez faux.

Par exemple, dans le Dictionnaire Bordas ou le Dictionnaire des difficultés de la langue française de Larousse, il y a des exemples assez tordus.

Dans le Dictionnaire Bordas, on trouve :

La maison contre la porte de laquelle je me suis appuyé. (Et non La maison dont je me suis appuyé *contre la porte.)
Cette théorie de la vérité à laquelle je doute. (Et non Cette théorie dont je doute *de la vérité.)
Ce camarade du départ duquel je me souciais peu. (Et non Ce camarade dont je me souciais peu *du départ.)

Dans le Dictionnaire des difficultés de la langue française de Larousse, on trouve :

Les traités sur la foi desquels il se repose. (Et non Les traités dont il se repose *sur la foi.)
L’homme sur les pieds de qui j’ai marché. (Et non L’homme dont j’ai marché *sur les pieds.)

Donc, les phrases étant considérées comme fausses dans ces exemples seraient en fait acceptables ?

Pour Clic :

En fait, l’exemple que j’ai pris là (avec le péché) est une petite partie de la phrase d’origine et plus complète écrite dans mon manuscrit. C’est pour ça qu’elle peut paraître dérangeante ici.

Caroline Amateur éclairé Répondu le 12 avril 2018

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