Doit-on écrire » un promondialiste » ou » un pro-mondialiste » ?
Voici la règle en usage pour le trait-d’union après le préfixe pro- :
Le préfixe pro‑ est soudé à l’élément qui le suit, sauf lorsque le second élément commence par les voyelles i ou u, ou qu’il s’agit d’un nom propre ou d’un sigle.
Alors pourquoi devrais-je écrire le nom » un pro-mondialiste » avec un tiret ?
Promondialisation selon moi.
Le préfixe pro‑ est soudé à l’élément qui le suit, sauf lorsque le second élément commence par les voyelles i ou u, ou qu’il s’agit d’un nom propre ou d’un sigle. Les noms et les adjectifs ainsi formés suivent la règle générale et prennent la marque du pluriel au besoin.
- Cet analyste procanadien a commenté l’événement. (ou : pro-canadien)
- Ils faisaient partie du camp pro-indochinois.
Tout d’abord j’attire votre attention sur le fait qu’une personne qui est pour le mondialisme est simplement mondialiste et non promondialiste. Le promondialisme n’existe pas davantage en tant qu’idéologie que le prosocialisme ou le prolibéralisme. Mais admettons quand même que vous vouliez exprimer que quelqu’un est pour le camp des mondialistes, pour le camp mondialiste.
Certains mots contiennent le préfixe latin « pro », qui a différents sens. Ils viennent doucement du latin, comme « projeter », ou ont été créés par des personnes ayant une certaine autorité dans leur domaine, comme « prolactine ». La règle du trait d’union que vous exposez ci-dessus concerne ces mots. Elle dit simplement comment il faut orthographier les mots du dictionnaire comportant un préfixe. Si vous estimez avoir l’autorité (que vous soyez un spécialiste ou un auteur libre) pour créer un mot, construisez ce nouveau mot avec un préfixe soudé, comme on fait avec tous les préfixes.
Le préfixe est un élément dans un mot, ce n’est pas un outil pour créer librement des nouveaux mots. Par exemple, le mot « juxtaposer » existe, mais le mot « juxtamarcher » n’existe pas, alors pourtant que son sens serait évident. De même, on ne peut pas coller le préfixe « pro » n’importe où.
L’élément « pro- » qu’on peut coller partout est très récent en français et a un sens bien précis qui est davantage celui d’une préposition exprimant un rapport entre une personne et une idée, plutôt qu’un préfixe créant un nouveau concept. Il est utilisé aussi en anglais dans ce sens. Les prépositions latines existent bien en français, par exemple « versus ». On peut dire qu’un homme favorable à Macron est pour Macron, on dirait avec la préposition latine qu’il est pro Macron, et par métonymie (on le désigne par sa caractéristique), que c’est un pro-Macron. C’est à ce titre qu’on a ainsi créé un nom composé nécessitant le trait d’union. Comme par exemple un à-côté est une chose qui est à côté, et un à-pic est relief à pic.
En français moderne, on peut dire : je suis pour le nucléaire ; je suis un pro-nucléaire convaincu. Mais ce mot n’a rien à voir avec un éventuelle notion de centrale pronucléaire ou de physique pronucléaire, notion qui si elle existait verrait l’adjectif soudé, mais qui n’existe pas. On a bien un nom composé associant une préposition et un nom (la seule particularité étant que la préposition a une forme latine), l’ensemble exprimant une caractéristique, et étant employé sous la forme d’un nom par métonymie. C’est pour cette raison qu’il faut préférer l’utilisation du trait d’union.