Doit-on écrire « à défaut de ne pouvoir vous rencontrer » ou « à défaut de pouvoir vous rencontrer » ?
à défaut de ne pouvoir
« A défaut de » peut être suivi d’un nom mais pas d’un verbe à l’infinitif et signifie « dans le cas d’un manque de » ou « en l’absence de », locutions qui, elles non plus, ne sont jamais suivies de l’infinitif.
Il faut donc dire les choses autrement. Par exemple : au cas où nous ne pourrions nous rencontrer – puisque nous ne pouvons nous rencontrer
A défaut d’une rencontre entre nous deux pourrait convenir aussi.
Bonjour ,
On pourrait peut-être utiliser la locution » faute de » afin de conserver la construction de la phrase. Ainsi on aura : faute de pouvoir vous rencontrer , j’ai décidé de vous joindre par téléphone (par exemple).
Qu’en dites-vous Tara ?
J’en dis beaucoup de bien Rianeseoul.
Le TLFi :
− Faute de + infinitif.
C’est une triste chose d’être réduit à étouffer ses facultés l’une par l’autre, faute de pouvoir les développer toutes (Renan)
Un jour, faute d’avoir su déchiffrer la mention « très urgent », elle néglige une lettre adressée au monsieur vérificateur (Frapié)
Faute de m’être heurté à ses angles, je ne connus d’abord la réalité que par sa rieuse inconsistance (Sartre).
Bonsoir,
A défaut de : « jamais suivi d’un infinitif » ? Certains ne sont pas aussi catégoriques que vous, le TLF et le Termium Plus canadien.
Faute de n’est pas pour tous forcément l’équivalent de à défaut de. Pour le TLFi, c’est seulement un « quasi-synonyme ».
Voyez aussi ce billet de Bruno Dewaele, champion du monde (108 pays) d’orthographe. Régalez-vous et doutez un peu… 🙂
« À mon tour de sonder l’aimable assistance sur un point qui me préoccupe depuis longtemps : quelqu’un aurait-il eu la chance de croiser un jour, dans un ouvrage de référence qui se respecte, la locution à défaut de devant un verbe à l’infinitif ?
C’est peu dire que la Toile ne se montre pas bégueule avec cette construction. On ne sursaute pas davantage chaque fois que nous la surprenons, et c’est plus souvent qu’à notre tour, sur les lèvres de ceux qui nous entourent. Pour ma part, cependant, j’en use avec parcimonie, ne l’ayant jamais vue cautionnée par qui que ce soit : dans les dictionnaires comme dans les grammaires, rien que des phrases où à défaut de est suivi d’un groupe nominal ! [[Prince : sauf dans le Wiktionnaire]
L’avouerai-je ? Il m’est même arrivé, par lâcheté, de lui préférer la tournure voisine faute de, alors que le sens ne me paraît pas être le même.
Pour l’heure, je suis comme un Donald qui doute. À défaut de… certitudes, je me contenterai de vos intimes convictions ! »
Vous avez raison de nuancer Prince.
Il est vrai que l’usage accepte « à défaut de » + infinitif. On pourrait s’y conformer si cet usage était oral ; mais la tournure est surtout utilisée à l’écrit comme appartenant à la langue soutenue. Alors, tant qu’à faire, si on veut écrire « bien », autant s’en méfier.
Pour la différence de sens avec « faute de » précisons :
à défaut de annonce qu’une substitution au manque va être évoquée. A défaut de pain nous mangerons des biscottes.
Faute de annonce la constatation d’un manque : faute de vents propices, il leur faudra 12 jours pour atteindre l’île (exemple du Wiktionnaire)
Personnellement, je préfère me référer au dictionnaire de l’Académie française, plutôt qu’au Wiktionnaire ou à un site canadien, sauf votre respect…
« À défaut de« signifie « par manque de / en l’absence de« , et la locution est toujours suivie d’un substantif ou d’un adverbe.
« Faute de » signifie « par manque de » et n’est jamais suivie d’un infinitif, elle non plus.
Exemples donnés par l’Académie :
Expr. Faute de mieux, à défaut d’une meilleure solution. J’ai choisi ce tissu, faute de mieux.
Prov. Faute de grives, on mange des merles.
Aussi, je rejoins l’avis de notre champion du monde bien évidemment, et donc l’avis de Prince, que je remercie chaleureusement pour ce texte de Bruno Dewaele !
Mon conseil : optez toujours pour la simplicité, les tournures les plus basiques, par exemple « Puisque nous ne pouvons pas nous rencontrer, je vous propose un entretien en visioconférence« .