déterminant métier / profession

Bonjour !

J’aimerais vous demander, si l’on considère « professionnel » comme adjectif qualificatif lorsque l’on parle d’un métier?

Selon la règle, j’écrirais donc:

« Je veux devenir un photographe professionnel ».

Mais il me semble de trouver partout:

« Je veux devenir photographe professionnel ».

Également, lors d’une répétition:

« Je suis électricien, peintre et un charpentier professionnel ».

Le « un » ici me semble « pesant ».

 

Y-a-t’il une règle à suivre?

Adriano Membre actif Demandé le 12 juin 2020 dans Question de langue

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4 réponse(s)
 

A. « J’aimerais vous demander, si l’on considère « professionnel » comme adjectif qualificatif lorsque l’on parle d’un métier? »
Selon la règle, j’écrirais donc:

« Je veux devenir un photographe professionnel ».

Mais il me semble de trouver partout:

« Je veux devenir photographe professionnel ».

Oui.  Dans ces phrases, photographe professionnel est un syntagme (ou groupe) nominal constitué du noyau photographe (nom) et de de l’adjectif épithète professionnel.
Rem. : Ici, on est, bien sûr, en présence d’un attribut du sujet.

B. Omission de l’article  devant un nom attribut ( avec des ex.  concernant  notamment une profession)

1° Le nom attribut Il est souvent construit sans article quand il concerne des personnes et qu’il exprime simplement une qualité, comme le fait l’adjectif. 

 

Son fils est avocat.Je suis devenue écrivain sans m’en apercevoir (Colette).  

 

Toutefois, on met l’article défini si la personne est la seule à avoir cette qualité : Êtes-vous le médecin [= le médecin qu’on a fait venir]  ? (Flaubert).  M. et Mme Rigaud étaient les gardiens de la villa Saint-Georges (Modiano).

 

 

On met ordinairement l’article indéfini  :
1) quand le nom attribut a une épithète ou un autre complément :
Comp. Pierre était un Français d’Algérie ou … un Français exalté à Pierre était Français (ou français). 

 

Si l’épithète précède, l’art. manque dans des expressions comme être beau joueur, ne pas être grand clerc et souvent quand l’épithète est bon ou mauvais  : On peut être mauvais fils et bon père, comme on peut être bon fils et mauvais père (H. Bazin). On n’est pas très difficile, ni très bon juge, sur ce dont on ne se soucie point (ProustRech., t. I, p. 629).

 

2) Pour éviter la confusion avec l’adjectif :
Une foule encore dense passait sans bruit, comme si les Noirs étaient des muets (MalrauxAntimémoires, p. 182)— Comp. : Cet homme confond être artiste et être un artiste, ce qui en est souvent le contraire (Benda). [Distinction entre une qualité et une profession.]

 

On peut bien sûr rencontrer l’art. indéf. en dehors de ces deux cas :
Je ne regrettais certes pas d’être une femme (BeauvoirMém. d’une jeune fille rangée, p. 295)— Pierre est devenu un ingénieur (Dict. ling., art. prédicat )— Le chauffeur de taxi que j’ai retenu pour me ramener à Saint-Lô est un ambulancier (Bourbon BussetComplices, p. 179)

 

2° Dans la langue litt., un attribut sans art. se rencontre parfois alors que le sujet est un nom de chose :
Il n’y a que l’amour et le bonheur qu’il donne qui soient choses sérieuses en ce monde (StendhalChartr.vii )— Il est […] difficile de dire, pour mainte variante de détail, si elle est correction d’auteur, ou de libraire, ou d’imprimeur (Lansondans Volt.Lettres phil., t. I, p. xxvii )— Les plus coriaces [des modes intellectuelles] deviennent légendes (Bourbon BussetComplices, p. 104).

 

3°Avec ’est , l’art. indéf. (ou un autre déterminant) est souvent obligatoire :
C’est un avocat. C’est un bon élève. — Il manque pourtant dans certaines expressions figées concernant les choses : toujours dans C’est dommage. C’est peine perdue  ; souvent dans C’est affaire de (patience , etc.), C’est bon signe ou C’est signe de…, C’est chasse gardée , etc. — Il peut manquer aussi dans la langue littér., surtout au pluriel H  : C’étaient relations de jeune homme (ProustRech., t. I, p. 16)— Ce sont là jeux de prince qui ne plaisent qu’à ceux qui les font (Ac. 2000, art. jeu , I, 1)— Le roman de M. Jacques Brenner est clair et solide. Ce sont vertus que le lecteur goûtera (L. Estangdans le Figaro litt., 29 juillet 1968)— Peut-être faut-il distinguer ici ce qui est poésie de ce qui n’en est pas (A. Rousseauxib. , 15 mars 1958)— C’est sagesse que d’en avoir plusieurs [= des idéals (Montherl.Service inutilePl., p. 719).

 

NB Il existe une nette tendance  à l’omission de l’article indéfini. 

Source : La meilleure grammaire française actuelle.

 
Prince (archive) Débutant Répondu le 12 juin 2020

On peut ou non employer le déterminant devant le nom auquel se rapporte l’adjectif professionnel.

Je veux devenir (un) photographe professionnel
Je suis comédienne (une) professionnelle

L’absence de déterminant tend à généraliser . Le terme devient en quelque sorte générique.
Avec le déterminant le nom renvoie à une personne physique.

Tara Grand maître Répondu le 12 juin 2020

Bonjour,

Je ne pense pas que la présence du un soit dépendante de la classe grammaticale de professionnel. Il me semble qu’il peut être ôté dans certaines tournures de phrase parce qu’il est « pesant ». Par exemple :

Il est devenu un chevalier ———-> Il est devenu chevalier
Tu veux être un ministre ———-> Tu veux être ministre
Je suis un électricien ———-> Je suis électricien

Cela semble se faire avec certains verbes d’état (devenir, être…) mais je ne sais pas s’il existe une règle spécifique…

Dans tes exemples, photographe est un nom commun et professionnel un adjectif, malgré la présence ou l’absence du un. Pour que professionnel soit en nom, il faudrait tourner la phrase ainsi :

Je suis un professionnel voire Je suis un professionnel de la photographie (où de la photographie est complément du nom professionnel) ;

ou encore : Je suis professionnel de la photographie.

Bonne fin de semaine.

Dor4 Maître Répondu le 12 juin 2020

Personnellement, je dirais et écrirais : « Je veux devenir photographe professionnel » ; je suis professeur de piano, ou livreur….

Le nom sans déterminant (= déterminant zéro ) existe dans les cas suivants …
1)- Quand le nom (notamment les professions) est attribut. Exemple : Son frère est avocat. 
2)- Quand il est apposé. Exemple : Informaticien, il n’a aucun problème à dépanner son ordinateur.

joelle Grand maître Répondu le 12 juin 2020

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