Des richesses telles qu’on n’en avait jamais vues/vu » ?
Bonjour,
Quelle règle s’applique pour l’accord du participe passé dans la phrase ci-dessous ?
« Des richesses telles qu’on n’en avait jamais vues/vu. »
L’accord du participe passé avec le COD placé avant, bien sûr, mais quel est le COD ici, « qu’ » ou « en » (représentant tous deux « des richesses ») ? Sachant que le PP reste invariable avec « en », cela me pose question.
Merci !
La phrase n’est pas « des richesses qu’on n’avait jamais vues », auquel cas on accorderait.
Le mot « que » n’est pas dans votre phrase un pronom représentant les richesses, ni représentant quoi que ce soit, et ce n’est pas un pronom. Ce n’est qu’une conjonction, utilisée ici avec « tel ». On remplace facilement « telles que » par « comme », et on voit que ce mot « que » n’a pas de signification particulière.
C’est bien « en » le pronom cod. Et on n’accorde pas : de telles richesses, on n’en avait jamais vu ; des richesses comme on n’en avait jamais vu ; des richesses telles qu’on n’en avait jamais vu.
Barde, selon certains grammairiens ou linguistes, et pas des moindres (Grevisse, Gosse, H. Briet, Damourette, Pichon…) considèrent que l’accord du PP n’est nullement incorrect.
Extrait du Bon usage actuel
« Cependant, l’usage [inv. si le pronom en est C.O.D.] n’est pas général, et il n’est pas rare qu’on traite en comme un autre pronom personnel et qu’on lui attribue le genre et le nombre du nom représenté. Cette variation ne peut donc être taxée d’incorrecte. Une joie discrète, mais telle qu’il n’en avait jamais montrée en ma présence (Malicroix, p. 152). , — Une immense muraille telle que les hommes n’en ont jamais construite (
(C(est moi qui ai souligné.)
Il importe de savoir cela afin de ne pas penser que l’accord du PPP est, dans les cas de l’espèce, nécessairement fautif.
Cordialement
Bonjour Prince,
Votre commentaire n’a absolument rien à voir avec la question qui était « on n’accorde pas avec en, mais on accorde avec que, alors comment faire ? Quel est le cod à prendre en compte ? ». Nous avons identifié le cod qui est en. On accorde avec le cod, et la règle exposée par Gombro est parfaitement valide.
L’accord que vous suggérez est quant à lui grammaticalement incorrect.
Il y a effectivement possibilité, parfois, d’accorder au pluriel ou au féminin avec « en ». Si le « en » reprenait « des bouteilles », pluriel de « une bouteille » il y aurait possibilité d’accorder au féminin pluriel.
C’est possible quand le « en » remplace un mot avec son déterminant indéfini.
C’est peu fréquent, mais il peut y avoir une logique à cela. Ce n’est pas incorrect par nature.
— Ne prends pas une bouteille, mais des bouteilles. As-tu pris des bouteilles ? Oui, j’en ai prises. Correct.
Quand le « de » est partitif, le « en » est forcément partitif, c’est impossible d’accorder.
— Tu as pris de la soupe ? Oui, j’en ai prise. INCORRECT.
— Tu as acheté des soupes en promotion ? Oui, même si j’en avais déjà achetées hier. Correct.
— Parmi toutes les bouteilles, prends-en quelques-unes. En as tu prises ? Oui, j’en ai prises. INCORRECT.
Les auteurs que vous citez font la différence entre le « en » mis pour un partitif et le « en » mis pour un déterminant indéfini. Celui qui écrit « une joie telle qu’il n’en avait jamais montrée » écrirait « de la joie comme il n’en avait jamais montré ».
Nous sommes bien dans ce cas. Notre « des richesses » n’est pas le pluriel de « une richesse », on n’a pas affaire à un « en » reprenant un déterminant indéfini mais à un « en » reprenant un déterminant partitif (de la soupe, de la joie, des richesses…).
Merci à tous deux pour vos réponses. J’ai bien compris.