De l’or en barre
Bonjour,
Dans un texte écrit par un poète moderne j’ai pu lire « je veux de l’or en barre« .
Est-ce possible d’écrire barres comme ceci, au pluriel ? Car en réalité, il s’agit de plusieurs barres d’or, non ?
Je vous remercie,
Qb2508.
Vous ne pouvez mettre sur le même plan une expression figée « de l’or en barre » avec des expressions justement inspirées de cette expression figée, et qui en quelque sorte « défigent » l’expression. Ce procédé est un procédé poétique ou ludique.
« De l’or en barre » n’a pas le sens d’une forme (parmi d’autres) donnée à l’or; Quand on dit qu’une chose ou une personne sont « de l’or en barre » on dit que leur valeur est sûre, qu’il s’agit de quelque chose de précieux ou de quelqu’un qui est d’une droiture absolue.
« Passer un savon à quelqu’un » ne veut pas dire « laver quelqu’un », cela signifie le morigéner, le gronder. On peut s’amuser bien sûr à faire varier le complément : passer un savon, un savon liquide, un shampooing...
« C’est la cerise sur le gâteau » évoque le suprême détail donné dans une situation quelconque, ce n’est plus une cerise. Et si on parle de « framboise sur le gâteau » on joue avec les mots.
Voici pourquoi vous ne pouvez rien déduire du fait que dans l’expression figée « de l’or en barre », « barre » s’écrive au singulier. Mettre ce mot au pluriel est déjà défiger l’expression.
Vous défigez les expressions si vous écrivez par exemple : « c’est le plancher de la vache », « ce sont les cerises sur le gâteau ».
Et d’ailleurs, à partir du moment où on joue avec les mots, on peut jouer aussi avec leur nombre : « de l’or en bague(s) », « de l’or en chaîne(s) ».
Bonjour, c’est de l’or en barre peut avoir deux sens, comme je l’ai montré :
sens figuré de l’expression figée
sens propre, par ex. dans : quel type d’or les voleurs ont-ils dérobé ? de l’or en barre(s). Ou : C’était de l’or en barre(s). Ou : Qu’est-ce que cet or ? C’est de l’or en barre(s).
On ne défigure rien.
Bonjour,
De l’or en barre est une expression dont le sens est : valeur sûre, par allusion aux lingots d’or.
Son fonds de commerce lui rapporte de l’or en barre.
Et dans ce cas là, on écrit également de l’or en chaine et de l’or en bague ?
Qb2508.
Que peut bien signifier :
De l’or en chaîne ─ de l’or en bague ?
Je cite : « J’veux de l’or en chaine, de l’or en barre, de l’or en bague […] »
Cette phrase est issue d’un titre d’un poète de rue assez célèbre.
Je pense qu’il tente d’exprimer son envie d’obtenir toutes sortes de bijoux fabriqués en or (des chaines, des bagues…)
« Une barre d’or.➙ Lingot.— EN BARRE(S). De l’or, de l’argent en barre.
© 2017 Dictionnaires Le Robert – Le Grand Robert de la langue française »
Maintenant, il reste à savoir quand employer l’un ou l’autre.
Expression figurée ; c’est de l’or en barre (toujours au sing.).
Une barre s’or, c’est de l’or en barre (au sens propre). Il n’y a qu’une barre.
Des barres d’or, c’est de l’or en barres (au sens propre). Il y a plusieurs barres. Le pluriel rend mieux compte de la pluralité des barres (d’or).
Merci beaucoup pour votre réponse.
Donc dans mon cas, on estime qu’il en souhaite plusieurs ? (Des chaînes d’or, des barres d’or, des bagues d’or…)
On comprend facilement que l’auteur désire plusieurs unités de ces objets en or.
De ce fait, on devrait écrire de l’or en barres, de l’or en chaines, de l’or en bagues.
Est-ce correct ?
Qb2508
Je comprends comme vous : je veux des chaînes en or, de l’or en barres, des bagues en or. On ne peut pas affirmer pour autant que de l’or en bagues, etc, appartienne au français régulier. Cela appartient à la liberté du poète. Il file l’expression l’or en barres et, personnellement, cela éveille mon sens esthétique.
Merci beaucoup pour vos réponses.
La prochaine fois, je dirai des bagues en or. 🙂
Cette tournure est loin d’être figée comme le prouve la fréquence d’utilisation des deux graphies dans le ce graphe.
Vous pouvez employer les deux, avec la nuance éventuelle qui vous semblerait pertinente (mais inaudible, de toute façon).
Il est à noter, d’une manière générale, que les formes au singulier et au pluriel sont souvent en concurrence lorsque le complément du nom est de nature dénombrable : mon expérience de correcteur me montre que le pluriel est de plus en plus choisi contre le singulier, non pour des raisons grammaticales ou sémantiques, mais pour des causes externes. C’est comme si le pluriel était plus intuitif que le singulier partitif, ressenti comme plus « abstrait ».