de … en … Singulier ou pluriel ?
Bonjour,
On écrit : de ville en ville, de port en port, de vallée en vallée, de génération en génération, etc.
Mais, dans l’exemple ci-dessous, le pluriel semblerait devoir s’appliquer (?)
De trêves rompues en campagnes militaires dévastatrices, le pays était exsangue.
Et dans cette phrase, faut-il un pluriel ?
Le chemin était long et difficile. On y allait de tourbière(s ?) en tourbière(s ?), de bourbier(s ?) en éboulement(s ?).
Merci pour vos réponses.
« De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j’ai vécu à ce que j’imagine
Je n’en finirais pas d’écrire ta chanson
Ma France » (Jean Ferrat)
Bonsoir,
Rien n’interdit le pluriel, le principal étant de s’assurer de la bonne compréhension par le lecteur de ce qui a voulu être dit, sinon il vaut mieux trouver d’autres tournures.
Avec ce genre d’expressions, il faut également maintenir un effet rythmique pour conserver l’idée de répétition . Par exemple, vous écrivez « De trêves rompues en campagnes militaires dévastatrices », soit 2 mots/3 mots ; essayez plutôt 2/2 « De trêves rompues en batailles dévastatrices« . De même, » de tourbière en tourbière, de bourbier en éboulement… » forme une séquence A/A puis B/C ; A/A B/B C/C renforcerait l’idée de répétition « » de tourbière en tourbière, de bourbier en bourbier et d’éboulis en éboulis… » ou alors A/B puis B/C soulignerait les successions « de tourbières en bourbiers et de bourbiers en éboulis… » Il n’y a pas de règle absolue, fiez-vous à votre oreille.
C’est à vous de voir :ces expressions signifient bien « un jour + un jour + un jour + … » ou « une ville + une ville + une ville + … » On « voit » un pluriel global, mais chaque élément est bien un singulier.
C’est ainsi d’heure en heure, page après page.
Il peut y avoir le pluriel si vous envisagez la possibilité de trêves / campagnes simultanées dans la conduite de la guerre. C’est possible.
On y allait de tourbière en tourbière, de bourbier en éboulement. Je comprends si le groupe n’est pas trop volumineux : d’une tourbière à l’autre, d’un bourbier à un éboulement. Comment pouvez-vous justifier le pluriel ?
Merci, Joëlle, pour votre message.
De trêves rompues en campagnes militaires dévastatrices, le pays était exsangue.
Je vois ça comme ça : il y aurait un certain nombre de « trêves rompues” et un certain nombre de « campagnes militaires » qui s’enchaînent les unes après les autres. Dans ce cas, le singulier pourrait s’admettre aussi ? De trêve rompue en campagne militaire dévastatrice, le pays était exsangue.
On y allait de tourbière en tourbière, de bourbier en éboulement. Pour ce deuxième cas, idem : on rencontre, à la suite, un certain nombre de tourbières, bourbiers et éboulements, qui s’enchaînent, les uns après les autres, sur ce chemin difficilement praticable.
Peut-être que l’expression « de …en … » n’est pas adaptée…pour exprimer un effet « masse ».
1) Le chemin – la route – était constellé(e) de tourbières et de bourbiers ; des éboulements de pierre entravaient la progression des troupes.
2) Les campagnes dévastatrices et les trêves rompues se succédaient, rendant le pays exsangue.