de ça/ça
Bonjour,
Est-il correct d’écrire : « De ça aussi, il m’en a parlé » (n’y a-t-il pas une répétition [comme de/dont dans certaines formulations], ne faut-il pas plutôt écrire « Ça aussi, il m’en a parlé » ? Ou bien est-ce que les deux sont corrects ?)
Merci 🙂
Vous avez ici la dislocation d’un COI, cas qui n’est pas équivalent à dont/de ; lorsque la dislocation se trouve à gauche, la préposition peut aussi bien être reprise que pas :
De ça aussi, il m’en a parlé.
Ça aussi, il m’en a parlé.
Lorsque la dislocation se fait à droite, en principe seule la forme avec reprise est correcte (en fait en langage parlé, je pense que la non reprise doit se trouver).
Il m’en a parlé, de ça aussi.
???Il m’en a parlé, ça aussi.
Dans ce cas, la non reprise me parait acceptable, elle l’est moins avec l’exemple donné sur le site de l’Académie : Il leur parle beaucoup, ses amis vs à ses amis.
Elle a parfois de bonnes analyses, l’Académie…
De ça aussi, il m’a parlé.
ou
Ça aussi, il m’en a parlé.
Si le complément d’objet est placé après le verbe, vous devez effectivement choisir entre « je parle de cela » et « j’en parle« .
Les compléments circonstanciels peuvent se placer en début de phrase (dans ma ville, il fait beau). Dans ce cas, le complément de lieu n’est pas repris par un pronom, ça ferait double emploi (dans ma ville, il y fait beau).
Mais ici, ce qui se trouve avant la virgule n’est syntaxiquement ni un CO ni un CC, c’est juste un truc mis en exergue, en début de phrase.
Les pronoms COD ou COI restent nécessaires dans la proposition complète. Qu’un mot qui va servir de COD ou COI ait été exprimé en début de phrase, avant une virgule, n’autorise aucunement à s’en dispenser dans la proposition. Dès qu’il y a une rupture de construction, le pronom est obligatoire.
En supprimant la virgule, vous obtiendrez une caricature de style médiéval (la pomme je mange ; de la pomme je parle).
En conservant la virgule, vous devez maintenir le pronom (la pomme, je la mange ; de la pomme, j’en parle).
La phrase « de cela, il parle » n’est pas correctement construite si « de cela » est un COI. Il faut par principe supprimer la virgule ou ajouter un pronom (de cela il parle / de cela, il en parle).
Vous avez choisi de maintenir le pronom après la virgule. Alors qu’écrire avant la virgule ?
Aucune de vos deux phrases n’est particulièrement correcte, les deux présentent un élément hors syntaxe suivi d’une virgule. L’essentiel est qu’après la virgule vous ayez une proposition complète et bien formée.
Avant la virgule, écrivez ce que vous voulez, vous êtes libre, puisque c’est hors syntaxe. Généralement, il n’y aura aucune marque indiquant la fonction de COI sur le mot précédant la virgule. Parfois, un contexte fera que le premier nom viendra avec une particule.
— Je me souviens de Venise, mais de Rome, non, je ne m’en souviens pas.
— Je me souviens de Venise, mais Rome, non, je ne m’en souviens pas.
— Il t’a parlé du contrat ? — Du contrat… oui, il m’en a parlé.
— Et le contrat, il t’en a parlé ? — Le contrat… oui, il m’en a parlé.
La façon dont sont introduits les mots en exergue dépend de l’intention du locuteur en début de phrase. Mais qu’importe, puisqu’il va y avoir rupture syntaxique. Si vous ne voyez pas de raison pour commencer la phrase par un « de » exprimant qu’il s’agit (ou qu’il va s’agir) d’un COI, n’écrivez pas ce « de« , le nom (ou le pronom « cela« ) seul suffit. Mais si les circonstances, si les phrases précédentes, si le sens, appellent un nom avec sa particule, ça ne présente pas d’inconvénient.
Vos deux phrases sont possibles, la seconde étant suffisante quant au sens. Vous pouvez donc retirer le « de » si vous n’en voyez pas l’utilité, mais, comme ce n’est pas une nécessité syntaxique, si la personne qui parle ou écrit pense « de cela« , vous ne devez pas rectifier arbitrairement sa pensée.