crier de douleur(s) / bon nombre de
Bonjour,
J’ai trois points à soumettre.
1) « crier de douleur » me semble plus ou moins figé. Selon-vous, est-ce que le pluriel serait correct sachant qu’il y a plusieurs douleurs ?
– Ces gens ont de fortes douleurs. Hier soir, je les ai entendus crier de douleur(s)
2) Pouvez-vous me dire si ces deux phrases sont correctes ? Le fait de changer la préposition change l’accord du participe me semble-t-il.
– La Nouvelle-Calédonie s’est vu transférer des compétences de l’État par ses institutions
– La Nouvelle-Calédonie s’est vue transférer des compétences de l’État à ses institutions
3) Est-ce qu’en employant « bon nombre » seul, sans complément, on peut faire un accord sylleptique au pluriel comme avec « la plupart » ? Je ne trouve pas d’exemple en ce sens.
– Bon nombre s’en sont plaints
– La plupart s’en sont plaints
Merci pour vos réponses
Bonjour Tony,
1) non, dans crier de douleur il faut laisser douleur au singulier, même si la phrase comporte une proposition où on exprime « des douleurs ».
2) oui, on peut considérer que dans un cas c’est la Nouvelle-Calédonie elle-même qui transfère et dans l’autre ce sont ses institutions (notez toutefois que la seule préposition à n’indique pas forcément que c’est elle qui transfère, cela pourrait être le fait d’un tiers, c’est donc bien le fait d’accorder ou non vu(e) qui détermine le sens dans ce cas).
3) oui, bien sûr, bon nombre de = un grand nombre de et dans ce cas l’accord par syllepse (au pluriel) est recommandé.
Bonjour Christian,
Merci pour votre réponse précise ! 🙂
Quant au point deux, je pensais que c’étaient « par » et « à » qui déterminaient l’accord. Mais vous avez raison, le fait d’utiliser « à » ne veut pas dire que c’est forcément la Nouvelle-Calédonie qui transfère
1) crier de douleur est une expression figée, douleur est invariable.
2) Si le complément d’objet direct du verbe qui suit voir ne représente pas la même personne que le pronom se, on utilise l’infinitif, mais deux cas peuvent se présenter.
Si le pronom se représente la même personne que le sujet du verbe qui suit voir, vu s’accorde avec celui-ci :
Elle s’est vue confier cette mission (elle a confié cette mission à quelqu’un).
Si le pronom se n’est pas le sujet du verbe qui suit voir, il n’y a pas d’accord :
Elle s’est vu confier cette mission (quelqu’un lui a confié cette mission).
La Nouvelle-Calédonie s’est vu transférer des compétences de l’État…
C’est l’État qui transfère des compétences, donc : vu.
3) Nombre de est toujours suivi du pluriel :
Nombre de magasins étaient fermés.
Donc :
Bon nombre s’en sont plaints.
Bonjour Jean Bordes,
Merci pour ce petit rappel précis avec « voir » et un infinitif. Votre exemple est très clair, merci ! 🙂
Mais il est vrai que dans ma phrase, les prépositions me faisaient douter.
Bonjour Jean Bordes,
En vous lisant, je me demande ce qu’il en est du cas des pays balkaniques : Ils se sont vu confier l’application des nouvelles normes européennes ? C’est un cas sorti de mon chapeau, pour ainsi dire, mais, est-ce cela ?
Bonjour Zully, oui, c’est bien cela. Avec la tournure il(s)/elle(s) se sont vu(e)(s) suivi d’un verbe à l’infinitif, le participe passé vu ne s’accorde avec le sujet que dans le cas où c’est celui-ci qui fait l’action et non quelqu’un d’autre. Dans votre phrase, quelqu’un (qui n’est pas eux-mêmes) a confié aux pays balkaniques l’application des normes, donc il faut bien écrire ils se sont vu confier… (éventuellement, par la suite, ils se sont vus mettre en œuvre ces normes).