Constructions / Accords
Bonjour,
Je vous soumets des interrogations de construction et d’accord :
1. Que ne donnerais-je (pas?) pour revoir mes enfants ! Mais aucune idée (d’ ?)où ils pouvaient se trouver… (pas et d’ sont-ils nécessaires dans la construction de cette phrase ?)
2. Manger bio ne suffisait pas à éviter le cancer. Jean ou Marc n’en étaient-ils pas morts ? (utiliser ici le pluriel ?)
3. C’était une femme agente de la sécurité (ou doit-on utiliser le masculin : agent ?)
Je vous remercie d’avance pour vos réponses.
Bonjour,
1. Que ne donnerais-je pour revoir mes enfants ! Mais aucune idée d’où ils pouvaient se trouver…
Avec que ne qui exprime le regret, ne s’emploie toujours seul.
On dit une idée de quelque chose, on ne peut pas se passer de de.
2. Manger bio ne suffisait pas à éviter le cancer. Jean ou Marc n’en étaient-ils pas morts ?
Ici c’est une idée d’addition si Jean et Marc en sont morts tous les deux, on utilise donc le pluriel.
3. C’était une femme agente de la sécurité.
L’Académie française s’est prononcée en faveur de la féminisation des noms de métier en 2019.
Je n’ai pas (encore) de réponse définitive à faire à Marisa, je ne suis pas aussi rapide que vous, mais je trouve vos quatre réponses très litigieuses. Pourriez-vous les vérifier, les compléter, les confirmer ?
1a.
* Regret de ne pas avoir fait, avec un « que » exclamatif :
— Que ne l’ai-je fait ! Pourquoi ne l’ai-je pas fait ?
–> Pas de « pas ».
* Question (question rhétorique mais question quand même) dans laquelle le mot « que » est un COD :
— Que n’aurait-il pas fait pour sauver le jeune homme ? (Balzac)
–> Dans les livres, très majoritairement, le « ne » est complété de l’adverbe « pas », qui certes n’est pas syntaxiquement obligatoire, mais qui participe à la construction ordinaire d’une phrase négative, même interro-négative, même avec un sens exclamatif… Supprimez le « pas » si vous voulez, mais au moins expliquez-nous pourquoi, qu’on comprenne, sinon on reposera la question la prochaine fois qu’on trouvera ce genre de phrase.
1b.
— Le mot « idée » peut-il introduire une subordonnée complétive d’interrogation indirecte (l’idée de quand, l’idée de si, l’idée d’où…) ?
— Dans cette construction, quelle est la nature du mot « où » ? pronom relatif sans antécédent ? pronom interrogatif complément circonstanciel de lieu ?
— Ne serait-il pas sage de conseiller d’utiliser un substantif suivi d’un pronom relatif : « aucune idée de l’endroit où… » ?
— Dans une complétive d’interrogation indirecte, le « de » saute souvent : « je ne me souviens pas où ils se trouvaient« . Je pense que l’idée de Marisa serait qu’on peut considérer « avoir l’idée de » comme une locution verbale pouvant introduire une complétive, et construire identiquement à « se souvenir de« . Cette construction est fréquente dans l’usage populaire, est-elle injustifiable à votre avis ?
— Est-ce qu’ajouter un « de » ne crée pas une construction absurdement intermédiaire entre un complément du nom mal fagoté (l’idée d’où pour l’idée de l’endroit où) et le complément d’objet d’une locution verbale (ne pas savoir où, ne pas se souvenir où, n’avoir aucune idée où…) ?
2.
Si Jean et Marc étaient morts tous les deux comme vous semblez le croire, Marisa aurait écrit « et« . Il y a manifestement dans la phrase un sens qui nous échappe, et c’est cela qu’il faut creuser. Pourquoi répondre comme vous le faites que « s’ils sont deux c’est du pluriel » ? Ce n’est pas constructif, il vous suffisait de ne pas répondre à cette question.
3.
Les noms de métiers, quand ils désignent la personne qui les exercent, sont féminisés dès les premières éditions du dictionnaire de l’Académie française, ce n’est pas une décision de 2019, et vous le savez très bien, alors pourquoi dites-vous cela ? Ici, il s’agit de décider si le mot « agent » est devenu un nom de métier pouvant désigner une personne par métonymie, ou s’il reste un nom de fonction indépendant du sexe de son dépositaire :
— modèle 1 (accord selon le sexe) : un boucher, une bouchère / un roi, une reine / un bras droit, une brasse droite / un chef de groupe, une cheffe de groupe / un têt de liste, une tête de liste
— modèle 2a (masculin indépendamment du sexe) : un témoin, un témoin / un chef de groupe, un chef de groupe
— modèle 2b (féminin indépendamment du sexe) : une victime, une victime / une tête de liste, une tête de liste / une altesse, une altesse
Le mot « agent » a-t-il un féminin (ce truc est un agent blanchisseur, cette chose est une agente blanchisseuse) ? Réserve-t-on l’usage du féminin à la possibilité de sexualiser le sujet ? Si les noms masculins qu’on applique à une femme peuvent devenir féminins (mon agent fiscal, mon agente fiscale), l’inverse est-il vrai (ma caution fiscale, mon caution fiscal) ? Qui a dit que les noms féminins se terminaient par un « e » (la fierté) ? Qui a dit que les mots en « ent » ont leur féminin en « ente » (la gent) ?
Vous comprenez bien que la question appelle une réponse un peu plus sérieuse que « on écrit agente depuis 2019« , et d’ailleurs, faut-il rectifier vos réponses antérieures à cette date ?
Vous n’êtes pas obligé de répondre si vous ne savez pas, mais répondre qu’un mot de la langue française a changé de sens et d’orthographe en 2019, c’est limite insultant pour le demandeur.
CParlotte, votre avis sur Phl en tant que contributeur n’intéresse pas grand monde. Les doutes que vous exprimez sur les réponses données rejoignent ceux de Marisa. Ils sont suffisamment pertinents pour mériter la place de réponse plutôt que celle de commentaire. Une réponse ne doit pas impérativement être certaine et définitive, elle peut être une simple piste de réflexion. Les pistes que vous proposez pour ces questions sont judicieuses, rendez-les visibles, et sans jugement de valeur pour les autres contributeurs, ça ne sert à rien.
1. Que ne donnerais-je pour revoir mes enfants ! Mais aucune idée de l’endroit où ils pourraient se trouver…
(Je ne m’explique pas votre « pouvaient »)
2. Manger bio ne suffisait pas à éviter le cancer. Jean ou Marc n’en étaient-ils pas morts ?
D’accord avec morts au pluriel puisque c’est Jean ou Marc avec le sens des deux.Votre verbe est au pluriel, donc ils sont morts tous les deux, pourquoi ne pas mettre « et » ?
==>Problème : n’en étaient-ils pas morts … le « en » renvoie bien au cancer et non au bio ??
==>Problème : éviter n’est pas bien employé ici ; on évite un obstacle « manger bio ne suffit pas pour se préserver /protéger du cancer, pour s’épargner un cancer.
3.Ok pour agente
Merci beaucoup pour ces éclaircissements.