Considérer comme tel
Bonjour,
Dans la phrase suivante : « Si l’affection naturelle n’était pas un devoir, nous ne pourrions la considérer comme telle. », l’emploi de l’expression « comme tel » est-il correct au sens de « la considérer comme un devoir », et, si oui, est-ce ainsi que l’on doit l’accorder ?
Merci
Hormis le fait que votre phrase n’est pas claire à cause des négations qui se suivent… (désolée et bonne année 2025 !), comme tel peut s’appliquer à devoir.
Exemple : Une amie est pour moi essentielle et je peux vous considérer comme telle (est-il clair que « comme telle » renvoie à « une amie » ?)
Vous voulez dire :
L’affection naturelle est-elle un devoir ? Certains peuvent la considérer comme tel, d’autres non (est-il clair que comme tel fait référence à un devoir ?).
L’affection naturelle est-elle une émotion ? Certains peuvent la considérer comme telle, d’autres non (est-il clair que comme telle fait référence à une émotion ?).
Voilà une forme aphoristique un peu corsée pour un premier janvier !
Je ne suis pas sûr de bien comprendre le sens de la phrase, mais cela ne joue pas vraiment pour l’accord.
Dans ces types de locution, comme tel s’accorde avec le nom ou pronom qui est comparé et non avec ce à quoi on le compare :
– Monsieur [masc.], vous êtes une ordure [fem.] et je vais vous traiter comme tel [masc.].
– Madame [fem.], vous êtes un monstre [masc.] et je vais vous traiter comme telle [fem.].
Dans votre exemple, tel doit donc s’accorder avec affection :
– L‘affection naturelle n’est pas un devoir et nous ne devons pas la considérer comme telle.
L‘affection naturelle n’est pas un devoir et nous ne devons pas la considérer comme telle.
Telle est adjectif attribut du COD la. L’accord se fait donc avec ce pronom.
Si on remplace telle , c’est bien un adjectif qui vient :
L‘affection naturelle n’est pas un devoir et nous ne devons pas la considérer comme ETANT telle/obligée/ impérieuse/…
.
Merci Joëlle pour votre réponse !
Je comprends mieux grâce à vous. Quant à la phrase qui sert ici d’exemple, j’ai paraphrasé un raisonnement de Hume, mais je reconnais que le résultat n’est pas très heureux…
Bonne année 2025 à vous aussi !
Merci beaucoup Chambaron pour votre réponse très claire !
Bonsoir,
Je ne suis pas en phase avec les autres intervenants :
» L‘affection naturelle n’est pas un devoir et nous ne devons pas la considérer comme tel » se lit comme
Grand maître
« L‘affection naturelle n’est pas un devoir et nous ne devons pas la considérer comme un devoir. » est une phrase sensée qui signifie que que nous ne devons pas considérer ce qui n’est pas.
« L’‘affection naturelle n’est pas un devoir et nous ne devons pas la considérer comme une affection naurelle » est une phrase qui n’a pas de sens.
Vous faites de tel un pronom alors qu’il est ici adjectif marquant la similitude. Ce n’est certes pas flagrant mais il s’agit bien dans ce cas de la locution adjectivale, comparative et intégrée « comme tel ». On pourrait remplacer par équivalent ou similaire.
C’est en tout cas la position du TLF-CNRTL (I.B.1.e)
Voir aussi la locution en tant que tel qui est dans le même cas.