Conjugaison imparfait/passé simple + concordance
Bonjour,
Peut-on utiliser l’imparfait aussi bien que le passé simple :
1 – Marc cogna contre la porte de toute sa force pour l’ouvrir. Myriam s’apprêta (s’apprêtait) à en faire autant, mais Laura retint son bras.
J’aurais plus tendance à mettre un imparfait dans ce cas.
2 – son coeur se mit à s’emballer, il était (fut) sur le point de crier, lorsqu’il vit les secours arriver.
Quel temps employer ici ?
3 – Il avait encore reçu plusieurs coups de couteau dans la cuisse, sans que personne n’en soit inquiété (n’en fût inquiété ou n’en ait été inquiété).
Un grand merci.
1 – Marc cogna contre la porte de toute sa force pour l’ouvrir. Myriam s’apprêtait à en faire autant, mais Laura retint son bras.
Imparfait dans ce cas : action en progression
2 – son coeur se mit à s’emballer, il était sur le point de crier, lorsqu’il vit les secours arriver.
Je ferais la même analyse.
3 – Il avait encore reçu plusieurs coups de couteau dans la cuisse, sans que personne n’en soit inquiété (n’en fût inquiété).
Les deux sont possibles, n’en fut est plus correct pour exprimer l’action au passé ; n’en soit signifie que l’on situe l’effet dans le présent.
Pour ce qui concerne les phrases 1 et 2 :
On peut choisir le passé simple ou l’imparfait mais en sachant bien quelle est la valeur de l’un et de l’autre.
1 – Marc cogna contre la porte de toute sa force pour l’ouvrir. Myriam s’apprêta à en faire autant, mais Laura retint son bras.
En ce cas vous mettez toutes les actions de la phrase sur le même plan et c’est tout à fait correct.
On peut aussi avoir :
1a Marc cogna contre la porte de toute sa force pour l’ouvrir. Myriam s’apprêtait à en faire autant, mais Laura retint son bras.
Mais également :
1b Marc cognait contre la porte de toute sa force pour l’ouvrir. Myriam s’apprêta à en faire autant, mais Laura retint son bras.
1c Marc cognait contre la porte de toute sa force pour l’ouvrir. Myriam s’apprêtait à en faire autant, mais Laura retint son bras.
1d Marc cogna contre la porte de toute sa force pour l’ouvrir. Myriam s’apprêta à en faire autant, mais Laura retenait son bras.
1e Marc cognait contre la porte de toute sa force pour l’ouvrir. Myriam s’apprêtait à en faire autant, mais Laura retenait son bras.
etc.
A chaque fois on a des nuances qui peuvent être importantes. L’effet n’est pas le même
1a : on a en quelque sorte un « arrêt sur image » avec l’imparfait « s’apprêtait ».
1b : Ici on a l’aspect sécant de l’imparfait « cognait qui nous place à l’intérieur du déroulement de l’action.
1d : c’est cette fois-ci l’action de retenir qu’on envisage dans son déroulement.
Aspect sécant/non-sécant — Wikipédia
Le jeu des temps est très important dans le récit. Il faut savoir en jouer.
Merci beaucoup à toutes les deux. Et particulièrement à vous, Tara, pour toutes ces explications fournies et le temps que vous y avez consacré.
Auriez-vous de bons livres à me conseiller à ce sujet ?
Merci d’avance.
Je vous propose ce lien : La temporalité narrative
L’article est intéressant et à la fin vous trouverez des références bibliographiques sérieuses.
Un grand merci !