Concordance des temps (subjonctif de l’apodose suivant une protase à l’imparfait)

Bonsoir,

Simple confirmation :

On dirait :

« Si vérité éternelle il y avait, encore faudrait-il qu’elle fût écrite en langue universelle ».

Plutôt que

« Si vérité éternelle il y avait, encore faudrait-il qu’elle soit écrite en langue universelle ».

N’est-ce pas ?

– Par contre, on dira :

« Si vérité éternelle il y a, encore faudrait-il qu’elle soit écrite en langue universelle ».

Vous confirmez ?

Merci !

Daniel_S Érudit Demandé le 7 octobre 2024 dans Conjugaison

Pour vous améliorer en orthographe, testez les modules d’entraînement du Projet Voltaire :

3 réponse(s)
 

a) Concordance des temps

Une protase à l’imparfait, ce n’est pas une protase au passé, c’est le temps normal de la subordonnée conditionnelle irréelle (si j’étais riche…). Le conditionnel présent de la principale n’est pas non plus un temps du passé (… je voyagerais). Votre phrase s’inscrit entièrement dans le système présent. Il n’y a donc aucune concordance des temps à appliquer, et on utilise le présent dans la complétive :
— S’il ne pleuvait pas, on pourrait dire qu’il fait beau.
C’est seulement en transposant la phrase au passé que l’imparfait arrive dans la complétive :
— S’il n’avait pas plu, on aurait pu dire qu’il faisait beau.
La concordance des temps au présent, ça n’a aucun sens, ça n’existe pas.

Au subjonctif, c’est la même chose : pas de concordance des temps au présent.
Votre première phrase est au présent (malgré l’imparfait, qui n’est que modal, dans la subordonnée conditionnelle), et il n’y a donc aucune concordance des temps à appliquer :
— Si vérité éternelle il y avait, encore faudrait-il qu’elle soit écrite en langue universelle.
C’est seulement en transposant au passé que le subjonctif imparfait remplace le subjonctif présent dans la complétive :
— Si vérité éternelle il y avait eu, encore aurait-il fallu qu’elle fût écrite en langue universelle.
Convainquez-vous de cela avec une phrase plus simple :
— Si je pouvais choisir, je préfèrerais qu’il fasse beau.
Vous voyez bien qu’il n’y a dans cette phrase ni passé ni aucun besoin de concordance des temps.

b) Subjonctif imparfait

Indépendamment de toute notion de concordance des temps, et indépendamment de toute subordonnée conditionnelle en « si », il existe une ancienne façon d’écrire, consistant à utiliser le subjonctif imparfait après un conditionnel présent, sans aucune notion de passé.
— Il souhaiterait que les Bretons s’amusassent à se haïr, plutôt qu’à se révolter. — Sévigné
— Il faudrait que vous eussiez la complaisance de revenir demain. — Balzac
— Je voudrais que tous les faits éclatassent au grand jour. — Hugo
Vous pouvez, si vous souhaitez écrire à l’ancienne, utiliser le subjonctif imparfait après le conditionnel présent.
Mais le temps de ce subjonctif qui suit un conditionnel présent ne dépend en rien du fait qu’il y ait ou non une subordonnée conditionnelle en début de phrase, ni du temps de cette subordonnée conditionnelle (imparfait ou présent).

CParlotte Grand maître Répondu le 8 octobre 2024

1) Si vérité éternelle il y avait, encore faudrait-il qu’elle fût écrite en langue universelle : concordance des temps parfaite avec l’imparfait du subjonctif – audible à la 3e pers. du sg
2) Si vérité éternelle il y avait, encore faudrait-il qu’elle soit écrite en langue universelle : concordance des temps plus « souple » admise aujourd’hui (pour ne pas risquer « que vous fussiez »: on ne peut pas toujours parler à la 3e pers. du sg)
3) Si vérité éternelle il y a, encore faudra-t-il qu’elle soit écrite en langue universelle : personnellement, avec le présent suivant « si », j’aurais tendance à mettre le futur dans la principale.

joelle Grand maître Répondu le 7 octobre 2024

1 Si vérité éternelle il y avait, encore faudrait-il qu’elle fût écrite en langue universelle
2 Si vérité éternelle il y a, encore faudrait-il qu’elle soit écrite en langue universelle

Pour respecter la concordance des  temps : si vérité éternelle il y avait, encore aurait-il fallu qu’elle fût écrite en langue universelle : La phrase étant au passé, c’est le conditionnel passé qui est requis

Si vérité éternelle il y avait/il y a,…encore n’entre pas dans le raisonnement. Ce n’est d’ailleurs pas une protase puisque la relation de cette subordonnée  avec la principale (qui n’est donc pas une apodose) n’est pas la conséquence mais la concession
La subordonnée à prendre en compte ici est qu’elle fût/qu’elle soit écrite en langue universelle
la principale est : aurait-il fallu qu’elle fût écrite en langue universelle/ faudrait-il qu’elle soit écrite
Le temps de la subordonnée s’accorde avec celui de la principale : Conditionnel passe pour la principale –> subjonctif imparfait pour la subordonnée
conditionnel présent                                    –>  subjonctif présent

Noter qu’on peut choisir d’autres temps. Le conditionnel choisi ici insiste sur la concession.


Tara Grand maître Répondu le 8 octobre 2024

Pour ne plus vous poser cette question ni tant d'autres,
découvrez les modules d’entraînement en orthographe et en expression du Projet Voltaire :

Votre réponse
Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.