Concordance des temps passé simple et PQP
Bonjour,
La phrase ci-dessous me met le doute.
» Elle n’eut pas le temps de comprendre ce qu’il lui arrivait qu’elle avait déjà douloureusement chuté sur le sol. »
Le PQF est-il valable ou devrais-je le remplacer par de l’imparfait : « qu’elle chutait » ?
Je pense que pour marquer l’antériorité (elle chute avant de comprendre), le PQP est valable, mais je doute.
VOGALAM,
Voici comment l’on peut envisager la concordance des temps pour votre phrase :
Elle a à peine le temps de comprendre ce qu’il lui arrive qu’elle chute déjà / qu’elle a déjà chuté / qu’elle est déjà par terre
Elle a eu à peine le temps de comprendre ce qu’il lui arrivait qu’elle chutait déjà / qu’elle avait déjà chuté / qu’elle était déjà par terre
Elle eut à peine le temps de comprendre ce qu’il lui arrivait qu’elle avait déjà chuté / qu’elle était déjà par terre
Ouatitm, désolée mais l’Académie n’est pas d’accord avec vous, (car ici il s’agit d’une forme impersonnelle), et voici ce qu’elle en dit dans sa rubrique « Questions de langue :
Ce qui reste ou ce qu’il reste ?
Avec les verbes susceptibles d’être construits soit personnellement, soit impersonnellement, on utilise ce qui ou ce qu’il :
qui est le sujet du verbe construit personnellement, qu’il apparaît dans la tournure impersonnelle. La nuance entre les deux possibilités est parfois indiscernable. Ainsi : ce qui restait d’élèves… (Pagnol) ; ce qui lui reste de sainteté (Maurois) ; ce qu’il lui restait à faire (R. Rolland) ; ce qu’il vous reste à découvrir (Duhamel).
On peut donc écrire aussi bien : nous verrons ce qui se passera ou ce qu’il se passera.
Concernant « ce qu’il » ou « ce qui », Grévisse ou l’Académie ne sont pas du même avis. Les deux formules sont valables dans ce cas-là, mais ce n’est pas l’objet de ce post. Merci pour votre avis concernant l’imparfait.
Bonjour,
Pour ma part, je privilégie l’imparfait puisque nous sommes dans la narration (passé simple) et donc dans une continuité d’action mais le plus-que-parfait accélère le rythme.
J’ajoute que la bonne tournure est « ce qui lui arrivait » et non « ce qu’il lui arrivait »
Elle n’eut pas le temps de comprendre ce qu’il lui arrivait qu’elle avait déjà douloureusement chuté sur le sol.
Ce type de phrase se rencontre assez fréquemment.
Pourquoi donc ce PQP ?
Il s’agit d’un effet de style visant à montrer la rapidité avec laquelle se succèdent les deux faits : la succession des deux faits est si rapide qu’on utilise le PQP, temps du retour en arrière pour exprimer la chute, alors qu’en effet, l’imparfait eût suffi. Le PQP en effet, indique un laps de temps normalement plus long avec le fait de référence (au PS ou à l’imp.).